Le printemps arrive à grands pas et progressivement, nous commençons nos semis. Afin de bichonner ces derniers, il faut être vigilant à la température de l’eau d’arrosage, on vous explique pourquoi.
Sommaire
Attention au choc thermique
Tout comme les humains, les plantes ont des températures de prédilection pour assurer leur bon développement. On considère que la chaleur idéale du substrat se situe autour de 20°C pour les légumes d’été.
Lorsque vient le moment de les semer, il fait généralement trop froid en extérieur. Le jardinier doit donc redoubler d’ingéniosité pour maximiser la réussite de ces fragiles plantules. Sous serre, châssis ou sous voiles, de nombreux moyens permettent d’élever un peu les fraîches températures hivernales afin d’encourager la croissance des plantes. Si vous arrosez avec une eau trop froide ou trop chaude, vous risquez de faire un choc thermique à vos plantes. Les semis sont particulièrement fragiles. Une grande différence de température entre l’eau d’arrosage et celle du substrat de vos plantes peut tout simplement les tuer. Un point sur lequel il faut être particulièrement vigilant.
Ni trop froid ni trop chaud
Au printemps, on vient semer nos cultures qui s’épanouirent ensuite tout l’été. Ces cultures ont donc une température de croissance idéale dans un sol (ou godet lors des semis) située entre 18 et 23°C. L’eau de l’arrosage doit donc si possible tendre au maximum vers cette température afin de maximiser le bon développement de vos semis.
Les conséquences d’une eau trop froide
Arroser avec l’eau du robinet peut avoir des conséquences néfastes sur le développement des végétaux. Et cela peut d’ailleurs être une des causes d’échec de culture sur vos semis. L’hiver, l’eau du réseau ne dépasse généralement pas les 10°C, voire moins si vos conduites d’eau passent par l’extérieur du bâtiment.
La température de l’eau joue un rôle déterminant sur la capacité d’absorption des nutriments par les racines. En dessous de 15°C, les racines de nos plantes ont tendance à se bloquer. Certains nutriments comme le phosphore sont mal assimilés ce qui entraîne des carences sur les végétaux. Il en est de même pour l’oxygène, en dessous de 20°C son absorption par les plantes est incomplète.
Dans ce cas de figure, on peut parfois observer que les feuilles des végétaux s’obscurcissent et peuvent tendre vers le violet. Lorsque ces signaux sont visibles, c’est qu’une partie de la plante, racine et/ou tige sont déjà atteintes.
Vos semis peuvent donc être altérés, avoir un retard de croissance et peuvent même rester végéter un certain temps.
Les conséquences d’une eau trop chaude
Lorsque l’on arrose, il faut aussi éviter les excès de chaleur. Il m’arrive de verser la fin de mon thé ou de ma tisane oubliée dans les plantes mais attention à ne pas le faire quand ce dernier est encore chaud : il pourrait venir tout simplement brûler la plante. Dans le cas particulier des semis, les plantules sont très sensibles. Leurs tendres radicelles sont vulnérables aux changements brutaux de température.
Ce qui est intéressant à comprendre, c’est que l’eau trop chaude nuit au bon développement des végétaux. Lorsque l’eau dépasse 23°C, les plantes peinent à assimiler l’O2 contenu dans l’eau. S’en résultent des retards de croissance et le risque de développement de champignons sur le substrat.
Une eau à température ambiante
Voici la meilleure solution pour éviter les chocs thermiques : une eau à température ambiante. Si vous arrosez avec de l’eau stockée à la même température que vos semis, vous écartez déjà une grande partie du problème. Cependant, les problèmes liés à la température et à l’assimilation des nutriments restent présents. Pour que vos semis se développement idéalement, ils ont donc besoin d’un maximum de lumière, une chaleur autour de 20°C mais aussi une eau d’arrosage à température ambiante.
Ne plus laisser couler l’eau
Selon votre configuration, l’eau chaude prend généralement peu de temps à arriver au robinet. Prenez le réflexe de récupérer l’eau froide dans des bouteilles ou tout type de contenant. Vous aurez ainsi quelques litres d’eau à température ambiante, parfaits pour vos semis !
Quelle eau utiliser ?
Eau du réseau ?
Selon la disposition de vos installations, vous n’avez pas toujours le choix. Pas de toitures accessibles ou incapacité à récupérer de l’eau de pluie, cela concerne de nombreux jardiniers. On se tourne naturellement vers le robinet. Comme expliqué plus haut, à la période des semis, celle-ci n’a pas la température idéale.
Il vous suffit donc de la laisser reposer au minimum quelques heures dans la pièce pour que celle-ci se stabilise à la température de la pièce.
Par ailleurs, l’eau du robinet peut contenir des résidus non souhaitables pour nos semis sensibles. On retrouve généralement du chlore et d’autres agents purifiants. Selon les caractéristiques du sol dans votre région, il y a également des chances que votre eau soit calcaire.
Il suffit de laisser reposer l’eau à température ambiante dans un contenant ouvert : une partie des particules va naturellement s’évaporer et le reste va se décanter pour se retrouver au fond de votre contenant.
Si vous avez eu des problèmes, notamment liés au calcaire, vous pouvez aussi tout simplement filtrer votre eau avec une carafe munie d’un filtre ou d’un système de filtration par gravité de type Berkey.
Eau de pluie ?
L’eau de pluie est idéale pour vos semis. SI vous habitez dans une région très polluée, il se peut que cette dernière soit un peu acide, mais sans réelle conséquence sur nos végétaux. Cette eau qui tombe du ciel a plusieurs avantages : elle est à température ambiante, adieu donc les chocs thermiques. Par ailleurs, elle ne contient pas de chlore ou de dérivés chimiques qui pourraient nuire à vos plantes. Autre atout : elle est gratuite et disponible une grande partie de l’année. Hormis en été, il pleut régulièrement sur la plupart du territoire français. Vous pouvez donc aisément, pour vos semis récupérer l’eau qui leur sera parfaitement adaptée.
Attention aux excès
Il est important de ne pas trop arroser les semis, car cela peut causer des problèmes tels que la pourriture des racines. Une plante en pot ou en godet régule moins son humidité qu’en pleine terre. Il est donc primordial d’éviter un terreau détrempé qui risque d’entraîner une asphyxie racinaire. L’eau froide a d’ailleurs tendance à accentuer ce phénomène. Vous pouvez pour les semis mélanger un peu de sable au terreau. Cela favorise le drainage et écarte en grande partie ce risque. Pour savoir quand arroser, venez toucher la terre sur le dessus du pot. Si elle est humide, pas besoin d’arroser. Avec l’habitude, on s’en rend aussi compte avec le poids d’un godet sec ou arroser.
Pas de panique pour vos semis, en utilisant de l’eau de pluie ou à température ambiante, tout devrait bien se passer. Si vous accusez un retard de croissance de vos semis à cause de l’arrosage, vous pouvez toujours vous dépanner de quelques plants chez les producteurs autour de chez vous.
Bon jardinage
L’ Eau, la Lumière, la Terre et c’est la vie ! Oui mais c’est un petit peu plus compliqué que ça non ?
Merci pour ce bel article avec des précisions qui font toute la différence.