Tout le monde consomme des pommes de terre. Elles ne sont pas très compliquées à produire. Et en primeur, rien à voir avec celles du commerce : c’est un vrai régal ! Dans cet article nous verrons quand planter les pommes de terre selon votre climat, et comment bien le faire 😉
Sommaire
Une plantation selon les climats
En France, les différentes régions offrent une palette de climats variés. Et vous le devinez, on plantera à des dates variées ! Voici les dates par climat, pour savoir quand planter les pommes de terre primeurs et celles de conservation.
Quand planter les pommes de terre primeur ?
Pour faire de la pomme de terre primeur, on cherche à planter tôt pour récolter tôt. Mais une plantation précoce induit parfois une levée un peu lente… Et si la pomme de terre passe trop de temps dans le sol, elle risque d’être plus sensible aux maladies et ravageurs. La date de plantation varie donc selon la localisation et doit être faite au bon moment pour que la levée intervienne rapidement et sans encombre.
On peut planter les tubercules dès mars voire fin février sur le bassin méditerranéen, mais il faudra parfois attendre fin avril dans certaines régions
Il faut également faire attention, le feuillage est sensible au gel, à -2°C (protégez vos plants avec un voile dès qu’une mini gelée est annoncée. Si de bonnes gelées sont annoncées, vous pouvez toujours les recouvrir de foin + voile pour la nuit… ou planter plus tard pour ne pas vous embêter avec tout ça ! 😉 )
À cette température, la partie aérienne du plant meurt. Il faut donc porter une attention particulière à la localisation du potager et à la météo. La culture sous serre est intéressante pour la pomme de terre primeur, car on pourra mieux protéger, en rajoutant des couches de voile d’hivernage sur des arceaux en plus de la protection de la serre.
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Quand planter les pommes de terre de conservation ?
Les variétés de conservation, sont généralement plantées de mars à mai. Il faut juste que le sol soit suffisamment réchauffé et que la date corresponde à la variété et son cycle. Nous en reparlons plus bas.
Planter les pommes de terre en fonction de la température du sol
Comme pour la plupart des cultures, la pomme de terre nécessite une température minimale pour se développer. Dès que la terre est réchauffée à 8°C au minimum, le sol est prêt à accueillir les tubercules. Nous vous conseillons d’attendre au moins 10°C pour vous lancer si vous faites cette méthode.
Pour accélérer le réchauffement du sol au printemps, dépaillez la zone où vous souhaitez implanter les pommes de terre et passez éventuellement un coup de grelinette. La terre à nue se réchauffe beaucoup plus vite qu’un sol couvert, ce qui permet de gagner en précocité et en bonne reprise de la plante.
Astuce : la zone pour les pommes de terre peut aussi être bâchée à l’automne précédent. L’occultation permet de détruire la végétation et d’ameublir la terre. Ainsi, au printemps, les tubercules sont prêts à être mis en terre. Une bâche sombre permet aussi au sol de se réchauffer plus rapidement. Les bâches d’ensilage peuvent être facilement récupérées gratuitement chez les agriculteurs qui en consomment et les changent chaque année.
Cette astuce n’est pas du tout obligatoire, mais vous permettra de gagner quelques jours de précocité sur votre récolte de pomme de terre. Elle peut être couplée à une culture sous serre pour hâter encore plus les pommes de terre.
Observez la nature pour savoir quand planter ses pommes de terre
En observant les végétaux et les insectes qui nous entourent, il est possible de savoir quand planter nos pommes de terre. Cette analyse de l’apparition des évènements du vivant s’appelle la phénologie. Elle correspond à l’étude de l’apparition d’éléments périodiques du monde vivant en fonction des variations saisonnières du climat. (Durée du jour, température, humidité du sol ou de l’air…) On peut citer par exemple la sortie de l’hibernation, des premiers bourgeons ou l’apparition de certains insectes comme des indices phénologiques.
En observant donc les êtres vivants qui nous entourent, ces indices permettent de savoir quand planter certains légumes au potager. Pour les pommes de terre, on cite souvent comme référence la floraison des lilas. À partir de ce moment-là, le sol est suffisamment réchauffé pour que les tubercules débutent bien leur croissance.
À titre personnel, nous prenons ce repère pour déterminer quand planter nos pomme de terre de conservation. C’est simple et efficace 🙂
Des variétés échelonnées dans le temps
Le jardinier choisi généralement ses variétés en fonction de plusieurs critères. Le goût est un des facteurs primordial dans le choix. Il existe énormément de variétés et chacune à ses particularités. Le choix est aussi influencé par la productivité, le rendement de chaque variété, ou encore la régularité du rendement (résistance aux maladies et aux ravageurs). Enfin, la précocité de votre variété vous permettra également de savoir quand planter vos pommes de terre.
La précocité est mesurée par le nombre de jours entre la plantation et la récolte. Les variétés précoces prendront au minimum 75 jours à tubériser contre souvent 110 à 145 jours pour les variétés de conservation.
· Des variétés demi-précoces (un cycle de 75 à 115 jours) :
Ces variétés au cycle cours peuvent être mangées en primeurs dès la fin du printemps. Elles sont cependant plus sensibles au mildiou, notamment la fameuse ratte. Ces pommes de terre précoces se conservent moins longtemps, mais bon, elles sont si bonnes qu’elles sont vites mangées ! Parmi les primeurs les plus cultivées par les maraichers, on retrouve par exemple les variétés Aniel, Rosabelle ou Belle de Fontenay qui regroupent ces caractéristiques. Plantées tôt dans la saison, on pourra les récolter rapidement, pour une poêlée gourmande. La peau des pommes de terre récoltées précocement s’épluche par simple frottement avec les doigts.
· Demi-précoces à moyenne (un cycle de 90 à 120 jours) :
Sur une durée plus longue de cycle, on retrouve déjà une vraie différence sur la texture de la chaire des tubercules. Certaines sont à chair ferme d’autres plus fondantes. Elles se conservent une bonne partie de l’année mais ne sont pas considérées comme des pommes de terre de garde. Parmi ces variétés, on retrouve notamment les célèbres Bintje, les charlottes ou les spunta.
· Demies tardives à tardives (durée de cycle : 110 à 145 jours)
Pour permettre à ces variétés de pleinement se développer, il faut qu’elles soient plantées tôt dans la saison. Elles auront ainsi le temps de faire leur cycle et de bien se développer avant de sécher. Ces variétés sont généralement plus résistantes aux maladies cryptogamiques comme le mildiou et assure une grosse production. Ces dernières se conserveront toute l’année dans des conditions optimales de stockage. Leur désavantage : elles arrivent plus tard dans la saison et sont moins délicates que les petites patates primeurs du début de l’été. Parmi les plus connues, on retrouve la Allians, la Désirée ou la Kerpondy.
Des besoins en lumière
Les pommes de terre sont très sensibles au nombre d’heures de lumière et aux variations de températures. La tubérisation (transformation d’une racine en tubercule) dépend donc grandement de ces variables à la plantation, mais aussi au cours du stade de croissance. Au-delà d’une certaine température et d’un nombre d’heure de lumière journalière, les tubercules ne grossissent plus.
Il est donc important de planter les variétés tardives tôt en saison afin que celles-ci puissent déclencher leur tubérisation au printemps. Plantées trop tard, vous risqueriez de ne récolter que de petits tubercules…
Que ce soit pour des pommes de terre de conservation ou primeurs, la lumière n’agira donc pas de façon identique sur cette culture. Les variétés tardives ont un cycle plus long de végétation, elles doivent donc être plantées plus tôt. Cela permet au feuillage de synthétiser suffisamment d’hormone de tubérisation pendant les jours cours du printemps.
La plantation commence par la germination…
Avant de vous poser la question « quand planter mes pommes de terres ? », il faut commencer par les faire germer 😉 . La germination dure en général 4 à 6 semaines.
Ça parait logique mais des germes en pleine croissance et en bonne santé donnent de meilleurs plants. Si les germes sont vigoureux, la plante s’enracinera rapidement et donc aura un meilleur potentiel de tubérisation. Le défi est donc d’arriver au printemps avec des tubercules bien conservés pour obtenir des germes vigoureux pour la plantation.
Si vous achetez vos tubercules en jardineries, faites donc attention à ce que celles-ci ne soient pas trop germées avec des tiges étiolées. A l’inverse, si les germes ne sont pas encore sortis, exposez les semences de pomme de terre à une températures fraiche, dans un endroit si possible humide et à la lumière. Elles germeront dans de bonnes conditions dans une pièce non chauffée avec de la lumière naturelle.
Pour installer un climat propice à la germination, des bassines d’eau dans la pièce permettent d’augmenter l’humidité ambiante (idéal 85 à 90% d’humidité). Nous vous rassurons : ça marche aussi très bien sans ! Mais veillez tout de même à ce que les tubercules ne se dessèchent pas.
Des pommes de terre bien germées
Dans l’idéal, mettez vos pommes de terre dans un environnement compris entre 12 et 15 degrés. Vous pouvez tout à fait récupérer des semences destinées à la consommation. Attention, certaines pommes de terre sont traitées à l’anti-germinatif (interdit sur les pommes de terre en bio). Elles germeront quand même, mais en plus longtemps…
Vous l’avez aussi peut-être remarqué mais les pommes de terre oubliées au fond d’un cageot avec des germes de 30 cm ont du mal à offrir de beaux tubercules par la suite. La pomme de terre a utilisé tous ses nutriments pour former ces longues tiges, elle est donc affaiblie à la plantation. Le tubercule est la réserve de nourriture pour les premières semaines du plant.
Retrouvez un article complet sur la germination des pommes de terre
Hâter ses cultures
Quand il s’agit de planter les pommes de terre, on est souvent impatient 😉 Il est bien évidemment possible d’avancer un peu la date de plantation des pommes de terre pour obtenir des récoltes très précoces. Comme évoqué plus haut, la température du sol est un des facteurs clefs du bon développement des légumes. La technique du bâchage et du dépaillage du sol permet à ce dernier de se réchauffer un peu plus vite.
Pour hâter encore un peu plus la culture, il est tout à fait possible d’installer en plus un voile d’hivernage type P17 ou un film plastique à la plantation.
Ce voile agit comme une couverture pour le sol et les pommes de terre, il emmagasine la chaleur la journée et réchauffe bien le sol et l’atmosphère.
Il est donc possible de gagner quelques jours voire semaines avec l’emploi d’un voile. Pour des récoltes précoces, il est aussi possible de faire ses pommes de terre sous serre comme nous vous l’avons déjà expliqué.
Différentes techniques de plantation
On cultive la pomme de terre de plusieurs façons. La plus traditionnelle est celle qui nécessite le plus le travail du sol. Une fois la terre ameublie et aérée, venez creuser des sillons d’une dizaines de centimètres de profondeur. Déposez les pommes de terre au fond, germes vers le haut. Pour les variétés de conservation, l’espacement entre les plants est de 40 à 60 centimètres et 30 à 50 pour les variétés précoces. Les tubercules sont ensuite recouverts de terre, puis buté deux fois au cours de la croissance des plants.
Les pommes de terre peuvent être aussi faite directement à même le sol. (Ameubli de préférence mais c’est aussi possible de les faire directement sur gazon). Elles sont ensuite généreusement paillées à plusieurs reprises, au fur et à mesure de la croissance de la pomme de terre. Pour les petits espaces, on peut même la cultiver en bac, en silo ou en tour. Chaque façon de faire a un impact sur la précocité des variétés. Elles auront souvent des rendements plus élevés avec les méthodes de culture traditionnelles, mais celles sous paillage peuvent être prélevées à fur et à mesure des besoins, une bonne façon de se faire des poêlées précoces !
Pour plus d’informations sur la culture de la pomme de terre, cet article de Terra potager est très complet : https://terra-potager.com/la-culture-des-pommes-de-terre/
Besoins d’eau
La pomme de terre est une culture sensible au stresse hydrique. En effet, son système racinaire est plutôt superficiel, ces dernières ne descendent guère en dessous de quatre-vingts centimètres, même dans un sol meuble. Les besoins dépendent naturellement du type de sol et de la région. Sur une variété comme la Bintje, le besoin d’eau sur toute la culture est de 400 mm au m2. Les besoins en eau varient aussi beaucoup en fonction du stade de croissance de la plante.
Pour son développement végétatif, ses besoins sont modestes mais pour la floraison et pendant toute la croissance du tubercule, la culture nécessite une bonne humidité du sol. Un excès d’eau pourra cependant conduire à un pourrissement des pommes de terre. Lors de l’arrosage, attention à la température de l’eau. Le feuillage de la plante est sensible aux chocs thermiques. Arrosez donc, si vous le pouvez avec de l’eau à température ambiante. Pour avoir de l’eau à bonne température disponible, remplissez des cuves à côté du potager, elles permettent d’éviter les chocs thermiques dû à une eau trop froide du réseau ou d’un puit. Faites tout de même attention à ne pas arroser le feuillage, ce sont des plantes de la famille des solanacées qui restent sensibles au mildiou. Si vous souhaitez savoir quand et comment arroser voici un article sur le sujet 😊🌱
La rétention en eau et votre capacité à arroser ou non les pommes de terre vont influer sur la date de plantation de vos pomme de terre : si vous ne pouvez pas arroser vos pommes de terre et que votre sol a tendance à sécher rapidement, vous pourrez prévoir une plantation plus précoce. Pour la simple et bonne raison que plus on plante tôt, plus on échappe à une potentielle sécheresse quand l’été arrive. Les besoins en eau de la culture seront remplis par…la pluie !
En espérant vous avoir bien renseigné sur quand planter les pommes de terre, et toutes les subtilités liées à sa plantation 😉
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