De printemps, d’été, d’hiver ou d’automne, le poireau est un légume que nous apprécions particulièrement avoir au potager. Nous les cuisinons de nombreuses façons et ils se conservent assez bien en terre. Voici tous nos conseils pour réussir au mieux cette culture.
Sommaire
Avoir des plants de poireau bien développés
Le premier facteur de réussite de la culture de poireaux dépend des plants que vous allez installer. On considère qu’au moment de la plantation, le poireau doit faire le diamètre d’un crayon (entre 5mm et 1cm). Pour cela, il faut soit s’y prendre bien en amont (au moins deux mois avant) et préparer nos plants en pépinière. Si vous n’avez pas eu le temps, vous pouvez tout à fait vous dépanner chez un producteur local de plants. On retrouve souvent en juin/juillet de beaux plants bien développés sur les marchés. En installant des plants bien développés, on augmente drastiquement nos chances de réussite, même si on peut planter des petits poireaux : cela fonctionnera aussi, mais ils seront un peu plus tardifs. D’autres facteurs vont également entrer en compte dans la réussite de cette culture : votre sol.
Si vous souhaitez réaliser vos propres plants de poireaux, nous avons écrit un article pour réussir au mieux votre pépinière de poireaux !
Un sol riche, humide et fertile
Le poireau est une culture assez gourmande qui reste longtemps en place au potager. Il faut compter entre 120 et 240 jours de la plantation à la récolte ! Il faut donc en amont bien préparer sa zone de culture pour obtenir de beaux rendements. À titre indicatif, le poireau a des besoins en NPK de 13,6,15. Cette culture va donc puiser principalement de l’azote et du potassium dans le sol. Vous pouvez donc apporter un engrais biologique en début de culture : fientes de poules, ou urine puis faire des apports ponctuels en fonction de l’état et du développement de la culture. Vous pouvez aussi faire confiance à votre sol, si celui est déjà bien fertile, et laisser les poireaux grossir à leur rythme : on obtient aussi de belles récoltes en faisant ainsi.
On peut, enfin, dès l’automne précédent la culture, venir amender la parcelle qui recevra les poireaux avec du fumier, ou du compost. Vous obtiendrez d’encore meilleurs résultats.
Si vous souhaitez aller plus loin sur les besoins en minéraux des légumes, je vous recommande cet article de Terra Potager sur le sujet
Dernier point sur le sol : maintenez celui-ci humide en été, pour que les poireaux ne soient pas à l’arrêt…
Une plantation en plusieurs étapes :
Une fois vos plants de poireaux bien développés, on arrive au moment de la plantation. Idéalement, quelques étapes sont conseillées pour obtenir une belle récolte.
Arrachage et habillage
Tout commence par l’arrachage de nos poireaux. Une fois qu’ils sont à une taille suffisante dans notre pépinière, on vient délicatement prélever nos jeunes fûts. On ne gardera que les plants d’un calibre suffisant, bien droits et sains. Il ont alors une certaine quantité de feuillage et racine qui peut nettement ralentir la reprise. On va donc venir habiller nos plants. Cela correspond à supprimer une partie des racines et du feuillage afin d’encourager la reprise des plants. On laissera alors le fut et l’extrémité des feuilles (environ 15cm) et on viendra sectionner les racines pour n’en laisser que 3-4 cm environ.
Il ne faut pas avoir peur de couper, les poireaux sont peu sensibles. Une fois habillés, on pourra les laisser sécher 24 à 48h à même le sol au soleil. Cela leur permet de se renforcer et émettre des molécules non appétentes pour les ravageurs comme la teigne du poireau.
Pralinage des poireaux
Praliner avant de planter. Le pralinage est une technique répandue que l’on utilise sur les plantes que l’on repique à racines nues. Cela revient à venir protéger les racines de nos plantes avec un mélange de boue et de fumier pour préserver leurs racines du dessèchement et leur offrir un petit coup de boost. Cette étape n’est pas obligatoire, mais elle peut tout de même permettre une meilleure reprise des poireaux. Si vous n’avez pas de fumier ou de bouse à disposition, vous pouvez vous contenter de venir praliner vos poireaux avec de la terre de jardin et du compost. Si vous souhaitez en savoir plus sur le pralinage, nous avons un article dédié sur la question.
La plantation des poireaux
Une fois habillés et pralinés, les poireaux sont prêts à être plantés. Pour plus de facilité, le poireau est une culture qui se conduit généralement en ligne. On vient alors ouvrir un sillon d’une quinzaine de centimètres de profondeur dans notre parcelle préalablement travaillée. On laissera environ 20/30 cm entre chaque ligne et 15 cm entre chaque poireau.
On peut aussi, si on ne souhaite pas trop travailler son sol, venir planter dans le paillage. Mais cette technique produit des fûts plus courts, et donc moins de blanc de poireau. Nous avons essayé plusieurs fois, mais ça ne nous a pas convaincus. Nous préférons faire des sillons bien profonds, planter, et ensuite venir pailler quelques semaines plus tard quand les poireaux ont commencé à bien repousser. On pourra faire un petit buttage si on le souhaite, avant de pailler définitivement. Cela va encore augmenter la taille du fût blanc. On en parle plus bas.
Le fût ou blanc de poireau est la partie la plus intéressante pour la consommation. Il s’agit en fait de la partie qui pousse sous le sol, sans voir la lumière. Pour avoir de beaux et longs fûts, il suffit de venir enterrer nos jeunes plants de poireaux à environ 10 cm au fond du sillon. Une fois la plantation effectuée, pensez à bien bassiner le sol. On viendra vider quelques arrosoirs au fond du sillon pour que les racines de nos plants soient bien en contact direct avec le sol.
Planter ses poireaux couchés ? En Asie, les poireaux sont parfois plantés couchés ! cela permet d’augmenter la taille des blancs en ayant une partie à l’horizontale sous la terre. Nous avons essayé il y a deux ans mais sans noter de résultats vraiment intéressants… La plantation était, de plus, plus pénible. À expérimenter !
Entretien et buttage des poireaux
Une fois mise en place, la culture de poireaux ne demande pas grand-chose. Les premières semaines, on pourra réaliser au moins un buttage afin d’essayer d’allonger le fut de nos poireaux.
On viendra donc, comme pour les pommes de terre, enterrer progressivement les tiges en rebouchant le sillon puis en venant faire une petite butte de terre de part et d’autre de nos lignes de poireaux. C’est ce qui permet d’avoir de beaux et longs poireaux qui nous nourriront une bonne partie de l’hiver. Vous pouvez aussi bien entendu venir butter vos poireaux avec du paillage organique. Cela permet de limiter grandement le désherbage, d’aggrader votre sol sur le long terme, mais aussi de conserver l’humidité en été ! Attendez cependant vos premiers buttages avant d’installer le paillage si vous souhaitez maximiser la production de blanc de poireau… Et consommer un peu moins de paillage !
Associer les poireaux ! Le poireau, s’il est butté plusieurs fois n’est pas forcément compatible avec d’autres cultures, ou en perdant un peu d’espace. En revanche, une fois qu’il est butté, on peut tout à fait venir implanter d’autres cultures une ligne sur deux, notamment des carottes. Si vous souhaitez en savoir plus sur les associations possibles du poireau, c’est par ici !
Une technique que j’affectionne particulièrement est de densifier un peu au moment du repiquage. On viendra par exemple mettre un plant tous les 7 cm environ au lieu de 15cm. Dès qu’ils auront commencé à se développer, on viendra alors prélever un poireau sur deux. À ce stade, en vinaigrette ou entier au four, c’est un vrai délice ! Il restera alors un poireau tous les 15cm, il aura alors la place pour continuer de grossir et se développer durant le reste de l’automne. Cette culture, une fois mise en place, ne demande pas grand chose. Pensez tout de même à bien maintenir le sol humide en été en arrosant de temps en temps.
Maladies et ravageurs du poireau
Le poireau dans un potager est généralement une culture assez saine. Il existe cependant quelques ravageurs qui peuvent nuire à cette culture. Il existe certains insectes qui se nourrissent des feuilles et des fûts du poireau :
- La teigne : il s’agit d’un petit papillon de nuit qui pond ses œufs dans le collet du poireau. Ses larves creusent les feuilles. Si vous en remarquez, supprimez toutes les feuilles atteintes et les nouvelles qui sortiront devraient être saines.
- La mouche mineuse du poireau : cette dernière est un parasite assez casse pied qui consomme le fût des poireaux en y creusant de petites galeries. Il n’existe pas de traitement efficace naturel. Le meilleur moyen reste les filets anti-insectes qui suppriment tout problème.
- La mouche de l’oignon si vous y êtes sujet peut également s’attaquer aux poireaux. En préventif, le filet fonctionne bien, mais il n’existe pas de traitement curatif. Pas de panique cependant, si votre voisin ne fait pas des champs d’oignons et de poireaux, vous ne devriez pas y être sujets.
Terribles rongeurs : le poireau a quelques ravageurs comme la mouche l’oignon ou la teigne du poireau. En général, dans un potager elles ne font pas trop de dégâts. En revanche, les rongeurs eux peuvent nuire grandement à vos récoltes ! En 2022 au potager permacole, prêt de 300 poireaux plantés pour à peine une quarantaine récoltés. Quelles déception et frustration, tout ce travail pour aucun résultat ! Pour cette saison, Guillaume a fait un choix pour les cultures racines : enterrer un grillage à fine maille 30 cm sous certaines planches du potager afin de les protéger des campagnols et compagnie. On espère une meilleure récolte cette année ! Pour l’instant, pas d’attaques. Et le coût du grillage est « rentabilisé » en 1 an puisque l’on récolte ensuite des poireaux au lieu…de rien du tout !
Concernant les maladies, à part la rouille, le poireau est généralement en bonne santé. La rouille intervient à l’automne, mais n’est que rarement fatale pour nos poireaux ! Si vous en avez : espacez davantage vos poireaux pour faciliter l’aération.
Les poireaux ne se conservent pas très longtemps une fois cueillis alors qu’ils peuvent passer tout l’hiver dans le sol, même sous la neige ! On viendra alors prélever nos poireaux en fonction des besoins, au fur et à mesure des repas prévus. Un paillage en hiver peut faciliter la récolte en limitant le gel dans le sol.
J’espère que vous aurez de belles récoltes de poireaux, en attendant, un peu de patience et d’amour et le résultat devrait être au rendez-vous.
En repiquant les poireaux, je veille à les positionner bien parallèles, les feuilles se développant dans le même plan pour ne pas se gêner. Pour renforcer le fut, je coupe régulièrement le vert que je coupe ensuite très fin et congèle pour les soupes d’hiver,. Je peux ainsi profiter des feuilles pour les soupes sans arracher le poireau.
Ca c’est une super technique ! 🙂
👏👍
Bonjour faut-il couper lr poireaux
Très bon conseils le jardinage c est un art j étais viticulteur en ch mme je me suis mis très tard au jardin c est très technique c est super merci encore pour vos conseils