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Identifier les doryphores et s’en débarrasser  

par | 3 Sep 2023

Vous ne le savez peut-être pas, mais nous éditons la première revue permacole à prix libre.  C’est une revue bimestrielle, numérique, dans laquelle nous vous donnons pleins d’informations pour devenir un jardinier permacole aguerri ! Reportages, interviews, conseils saisonniers, articles de fond et dossiers thématiques, voilà le programme !

Cette revue s’adresse à tout jardinier amoureux de la nature, désirant produire une partie de son alimentation tout en favorisant la vie dans son jardin, comme nous.

Vous souhaitez en savoir plus ? Lire un extrait ? Cliquez ici 😉🌱

Fermons la parenthèse, nous vous souhaitons une bonne lecture !

Ce petit coléoptère et sa larve raffolent des feuilles de pommes de terre et une invasion dans le potager peut causer bien des dégâts. Il existe plusieurs techniques pour limiter voire faire disparaître progressivement ce grignoteur du potager. Voyons tout d’abord comment le reconnaître, son mode de vie et enfin, tous les moyens que vous pouvez mettre en place pour limiter ces ravages. 

Qui sont les doryphores ? 

Les doryphores (Leptinotarsa decemlineata) sont des insectes ravageurs qui causent des dommages considérables aux cultures de pommes de terre et d’autres plantes de la famille des solanacées, telles que les tomates et les aubergines. Originaires du Mexique, ils se sont répandus dans de nombreuses régions du monde, causant des pertes de récoltes et des frustrations pour de nombreux jardiniers.

carte arrivée doryphore europe
Carte de la propagation des doryphores en Europe à partir d’un foyer de départ en 1921 dans le Bordelais.
Par Spedona, CC BY-SA 4.0, via wiki

Les doryphores adultes sont de petits coléoptères d’environ un centimètre de long, de couleur jaune-orangé avec des rayures noires sur les élytres. Les larves, quant à elles, sont des insectes de couleur rougeâtre avec des taches noires sur le dos. Ces petits herbivores se nourrissent des feuilles des plantes hôtes, laissant derrière eux des feuilles défoliées et affaiblies. Une infestation de doryphores peut entraîner une réduction significative du rendement des cultures, voire la destruction complète des plantes. Cela dépend du moment auquel commence l’invasion. En fin de culture, le rendement ne sera pas trop atteint, mais si les plants sont encore jeunes, la récolte peut être très diminuée. 

larve doryphore
Doryphore au stade de larve sur une feuille de pomme de terre.
Par Stephan Czuratis , CC BY-SA 2.5
doryphore adulte
Au stade adulte, le doryphore est un très joli petit coléoptère, dommage qu’il soit si gourmand

Les dommages causés par les doryphores vont au-delà de la simple destruction des feuilles. Les plantes affaiblies deviennent plus vulnérables aux maladies et aux autres ravageurs. De plus, les doryphores peuvent se reproduire rapidement, ce qui rend la gestion de leur population d’autant plus difficile.

Ne cédez pas à la panique pour autant, même si vous avez des doryphores, vous pourrez manger des pommes de terre. Cette dernière supporte un seuil de défoliation sans perte de rendement. Pour les jeunes plants, cela peut atteindre jusqu’à 20% du feuillage, 40% pour des plants qui commencent à fleurir et jusqu’à 60% après la floraison.

Face à ces défis, le jardinage au naturel offre une approche prometteuse pour gérer les doryphores de manière durable et respectueuse de l’environnement. Tout d’abord, commençons un peu les décrire afin de les identifier. 

Reconnaître les doryphores ?

Cycle de vie des doryphores

Le doryphore adulte passe son hiver dans la terre. Lorsque les sols sont suffisamment réchauffés (au-delà de 10°C), les sujets adultes qui ont survécu à l’hiver sortent de terre. Aussitôt, ils se dirigent, à l’odeur vers une plante hôte. Pendant quelques jours, ils vont s’alimenter du feuillage afin de se restaurer et surtout de remettre leur machine en marche. Ils n’ont pas volé depuis plusieurs mois et sont un peu rouillés ! À ce stade, ils se déplacent généralement en marchant, jusqu’à plusieurs centaines de mètres pour trouver de quoi se mettre sous la dent. Leur but : trouver la force et l’énergie nécessaire pour voler afin de trouver un partenaire d’accouplement

Une fois chose faite, les petits coléoptères s’envolent à la recherche d’un adulte du sexe opposé. La femelle choisit alors une plante hôte de choix, de la famille des solanacées, avec une large préférence pour la pomme de terre. Elle va y pondre ses œufs, en les déposant en petits paquets de 20 à 40 œufs, collés sous les feuilles. Ils sont reconnaissables à leur couleur jaune orangé et surtout à leur prolifération. On peut retrouver jusqu’à 800 oeufs par feuilles ! C’est d’ailleurs ce que pond en moyenne une femelle après l’accouplement et ces chiffres peuvent exploser : jusqu’à 3000 œufs par individu

doryphore reproduction

Dix à quinze jours plus tard, de jeunes larves très voraces sortent des œufs et commencent leurs méfaits. Elles passent tout leur temps à grignoter le feuillage des pommes de terre, plante hôte de prédilection, voire d’autres solanacées faute de mieux. En France, on peut en retrouver sur les tomates ou les aubergines et sur quelques solanacées sauvages comme la morelle noire ou la datura. Après avoir effectué trois mues, la larve a terminé son développement : elle est prête pour la nymphose. Cette étape du passage de larve à l’adulte dure entre 10 et 20 jours. Une fois effectuée, une partie des sujets adultes resteront dans le sol en diapause jusqu’à la saison prochaine. L’autre partie recommence son cycle de reproduction.

De l’œuf à l’adulte, il faut compter un mois à un mois et demi. À son optimum de développement situé entre 25°C et 32°C, son cycle peut tomber à 14 jours seulement ! Selon le climat, il peut y avoir jusqu’à 4 générations de doryphores par an. À la fin de l’été, les adultes survivants s’enfouissent à 30 cm de profondeur pour ressortir au printemps prochain. 60% des adultes parviennent ainsi à passer l’hiver. 

Comment les doryphores trouvent mes patates ?
Les doryphores adultes repèrent leurs plantes hôtes à l’odeur ! Ils sont attirés par des composés volatils qui émanent du feuillage des solanacées. Ces émissions sont amplifiées sur les plantes déjà attaquées par le coléoptère. Ces derniers produisent en effet des phéromones servant à attirer leurs congénères. 

Identifier des doryphores 

Les doryphores sont assez faciles à reconnaître et il y a peu de confusion possible. Faites seulement attention aux premiers stades larvaires, ils peuvent ressembler aux larves de coccinelles, mais sur les pommes de terre, le doute est vite écarté : il y a de très grandes chances qu’il s’agisse de doryphores.

oeuf doryphore
Grappe d’oeufs de doryphores sous une feuille. Björn Appel via wiki
Éclosion des oeufs et larves doryphore
Éclosion des oeufs et larves au premier stade, Whitney Cranshaw via wiki
larve doryphore
Doryphore au second stade de développement, facilement reconnaissable
doryphore adulte
Et au stade adulte, ce joli petit coléoptère

Les oeufs des doryphores 

Les pontes de doryphores sont facilement identifiables. Il s’agit de petits oeufs jaune pétard, de 1,5 à 2 mm de long pou 0,8 mm de large en moyenne. Ils sont regroupés sous les feuilles par grappe de 20 à 40 œufs, fixés par une matière adhésive. 

La durée du cycle de vie des doryphores dépend grandement de la chaleur.
De l’œuf à l’adulte, ce processus prend en moyenne un mois si le temps est chaud. Cela peut prendre jusqu’à trois mois si les températures sont plus fraîches. Selon le climat, ce sont donc une à quatre générations par an. 

Au stade larvaire 

La larve de doryphore est facilement identifiable. Elle se compose d’une d’une petite tête noire portant six ocelles (yeux chez les insectes). On peut aussi noter des antennes ainsi qu’une paire de mandibules particulièrement acérées pour découper le feuillage des pommes de terre. Son thorax est rouge-orangé doté de trois paires de pattes noires. Ces petites larves font en moyenne un centimètre de long. 

pupe doryphore
Voici une pupe de doryphore. Il s’agit du stade intermédiaire entre la larve et l’imago (nymphe). Un doryphore adulte devrait bientôt en sortir.
Whitney Cranshaw via wiki

Les doryphores adultes

Le doryphore adulte fait un peu prêt la même taille que sa larve, 10 à 12 mm. Son corps est de forme ovale, fortement bombé sur le dessus. Sa tête est jaune avec une tâche en forme de V au-dessus de ses yeux. Son dos est muni de deux ailes jaune clair, munies de cinq bandes longitudinales noires, facilement reconnaissables. 

Des insectes très mobiles 
Le doryphore peut se déplacer de manière terrestre, mais aussi voler. Pour ce faire, il monte en haut d’une haute tige et peut voler plusieurs centaines de mètres à la recherche d’un habitat riche en nourriture. Des migrations de doryphores beaucoup plus longues ont déjà également été relevées. L’insecte, porté par le vent, peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour. En 1953, un vol au-dessus de Manche a été retracé. En 1973, certains individus ont également traversé la mer Baltique de la Pologne vers la Suède.

Signes et symptômes de l’infestation par les doryphores

Lorsque vous cultivez des pommes de terre, il faut penser à passer regarder sa culture régulièrement. On repère assez facilement les premières attaques de doryphores : feuillage et tiges grignotées et bien sûr, larves, œufs et adultes souvent présents sur la plante. Ces petits coléoptères opèrent toute la journée, ce qui rend leur recherche assez facile. Chaque larve consomme au cours de son cycle 35 à 40 cm2 de feuillage. Les adultes quant à eux se délectent de presque 10cm2 de feuilles par jour ! L’attaque doit donc être prise dès le début si vous voulez éviter des dégâts trop importants sur la culture. Dès les premières semaines de culture, prenez le temps de passer régulièrement voir si vous êtes sujets à une attaque. Si vous arrivez à détruire une grande partie des adultes à leur sortie de terre, c’est déjà un bon travail de prophylaxie sur la saison ! 

defoliation doryphore
N’attendez pas que les larves se développent, essayez d’éliminer les doryphores avant leur transformation en sujets adultes.

En plus de sa capacité à dévorer le feuillage, le doryphore serait vecteur de transmission de maladies entre les plants de tomate. 

Doryphores = pas de récolte ?
Tout dépend du moment de l’attaque et de sa gestion ! Si les doryphores arrivent en début de culture et grignotent toutes les premières feuilles de vos pommes de terre, elles risquent d’avoir du temps à s’en remettre. La récolte risque donc d’être moins abondante, voire nulle en fonction du degré d’attaque. En revanche, si les doryphores arrivent en fin de culture, les plants auront déjà assez de feuillage pour faire leur photosynthèse et devraient tout de même produire… si ce n’est un peu moins que dans une culture saine. 

Prévention des infestations de doryphores

On y arrive enfin et c’est important de faire les choses dans l’ordre : soyez sûr que ce sont des doryphores avant de commencer à les supprimer ! Voici quelques techniques préventives à mettre en place pour diminuer la pression des doryphores au potager. 

Diversification des cultures pour minimiser les risques d’infestation

La balle est dans le camp des jardiniers ! Pour les producteurs de pommes de terre, c’est une autre affaire, mais dans un potager, c’est tout à fait possible. Si vous souhaitez cultiver un champ de pommes de terre, si un adulte doryphore pond au milieu, l’invasion ne va pas être facile à contenir. En revanche, si vous faites plusieurs petites parcelles, la gestion du ravageur sera beaucoup plus aisée. Idéalement au potager donc, venez répartir vos plants de pommes de terre dans plusieurs coins. Vous éviterez ainsi un gros foyer généralisé, difficile à éradiquer. 

association pomme de terre framboisier
Petite ligne de pomme de terre devant les framboisiers chez Olivier Puech

Vous souhaitez en savoir plus sur la culture des pommes de terre ? Pour savoir quand et comment cultiver les pommes de terre, c’est par ici 🥔 👈

Utilisation de plantes compagnes répulsives pour éloigner les doryphores

Comme nous l’avons vu plus tôt, les doryphores se repèrent grâce à leur odorat. Vous pouvez venir un peu semer la zizanie dans leurs sens : plantez des plantes qui sentent ! Les aromatiques comme la menthe, le basilic ou la coriandre émettent de fortes odeurs qui peuvent venir un peu désorienter les doryphores. Ce n’est pas une méthode fiable à 100% certes, mais elle permettra peut-être de limiter l’attaque, voire de passer à côté ! La famille des alliacées : ails, oignons, poireaux rejettent également de fortes odeurs qui peuvent venir déranger les doryphores. Des traitements à base de décoction d’ail sont d’ailleurs utilisés au potager.

Rotation des cultures pour perturber le cycle de vie des doryphores

Retour à ces bonnes vieilles rotations et pour la pomme de terre, il vaut parfois peut être mieux ! Tout d’abord, les pommes de terre sont gourmandes. Elles apprécient un sol riche, idéal en première année de rotation. Par ailleurs, on dit que cette culture “nettoie” une zone. En effet, lorsque l’on plante des pommes de terre, soit on travaille le sol, soit on paille en grande quantité. Lors de la récolte, on vient avec une grelinette ou une bêche sortir les pommes de terre, ce qui laisse derrière une zone propre et prête à être cultivée. Il y sera donc facile de venir y implanter une nouvelle culture pour l’automne et l’hiver à venir.

récolte pomme de terre
Une fois récoltées, les pommes de terre laissent une place prête à planter pour y venir installer des légumes d’hiver par exemple

Enfin, dans le cas des doryphores, comme nous l’avons expliqué au-dessus, ils passent l’hiver dans le sol. Ils ont tendance à s’enfouir directement au niveau de votre plantation de pomme de terre, et ce n’est pas pour rien ! Généralement, lors de la récolte, on oublie toujours quelques tubercules en terre. Résultat : au printemps suivant, on se retrouve avec des plants de pommes de terre spontanés un peu partout sur l’ancienne zone de culture.

Si vous avez été sujet aux doryphores la saison précédente, vous risquez fort d’avoir une explosion des populations assez rapidement dans la saison. Dès que le sol sera réchauffé, les individus adultes vont sortir de terre et coloniser ces plants spontanés. Cela leur permettra de se reproduire puis de voler, tôt en saison vers vos nouvelles pommes de terre de l’année. C’est pour cela qu’il est conseillé d’arracher les repousses de pommes de terre des cultures de l’année passée. Si vous les laissez, soyez bien vigilant et essayez de détruire les premières générations afin que les doryphores ne s’installent pas durablement chez vous.

Les doryphores ce n’est pas la mort !
Si les doryphores, ont, à travers les époques pu causer des famines, les invasions massives deviennent désormais plus rare. À l’échelle d’un potager, leur population reste gérable. Il faut cependant être assidu : si vous y êtes sujet, passez tous les jours supprimer manuellement œufs, larves et adultes. En les écrasant systématiquement, vous devriez venir diminuer drastiquement les populations ! 

Cultivez des patates primeurs 

Autre astuce pour limiter grandement les doryphores : faire des patates primeurs. En effet, comme expliqué plus haut, les doryphores ont besoin de chaleur pour sortir d’hibernation et se reproduire. On considère qu’ils ont besoin de 60 jours au-dessus de 15°C avant de pouvoir commencer leur reproduction.

Si vous faites des pommes de terre primeurs, vous écartez grandement le risque de doryphores. Ils ne seront en effet pas encore sortis au début de la culture et même s’ils apparaissent un peu plus tard, les pommes de terre seront déjà bien développées et la récolte pourra être effectuée. Si vous souhaitez faire de la pomme de terre de conservation, il faudra alors être plus vigilant.

pomme de terre nouvelle ulysse
Quel délice ces pommes de terre nouvelles qui s’épluchent toutes seules ! Ici, une pomme de terre de la variété Ulysse cultivée chez Olivier.

Techniques de contrôle biologique

Si les doryphores sont là, c’est le moment d’agir ! Nous vous proposons différentes méthodes que vous pouvez explorer afin de réduire au maximum les dégâts causés par ce petit coléoptère bien trop gourmand à notre goût. 

Le ramassage manuel

Le ramassage manuel des doryphores est une technique de lutte assez utilisée chez les jardiniers. Bien que cela puisse être une tâche laborieuse, surtout en présence d’une infestation importante, cette méthode peut être très efficace pour réduire les populations de doryphores de manière respectueuse de l’environnement. Le ramassage manuel des doryphores consiste à parcourir régulièrement votre potager à la recherche des adultes, des larves et des œufs de doryphores et à les retirer soigneusement des plantes. 

L’objectif est de retirer les ravageurs avant qu’ils ne causent des dommages importants aux cultures et avant qu’ils ne se reproduisent. En éliminant régulièrement les oeufs, larves et adultes, vous réduisez leur impact sur les plantes et empêchez la multiplication des populations.

doryphore adulte
Il est parfois difficile de tuer ces petites bestioles. Vous pouvez les noyer dans un bol d’eau savonneuse si vous n’avez pas le courage de les écraser.

Pour une efficacité maximale, il est important d’effectuer le ramassage manuel de manière régulière et systématique, en inspectant attentivement les plantes, en particulier le dessous des feuilles où les œufs sont souvent pondus. Vous pouvez déposer les doryphores collectés dans un seau d’eau savonneuse pour les éliminer.

Je trouve pour ma part que le ramassage manuel des doryphores offre plusieurs avantages. Tout d’abord, il permet de contrôler directement les ravageurs sans recourir à des produits chimiques. De plus, cette méthode vous permet de surveiller l’activité des doryphores dans votre potager et d’agir rapidement en cas d’infestation.

Si vous avez de la place et l’énergie pour produire toutes vos patates, vous pouvez bricoler une récolteuse manuelle à doryphores, très efficace ! Si cette machine vous intéresse, l’Atelier Paysan partage ses plans avec différentes améliorations https://www.latelierpaysan.org/Landoryfort

Cependant, il est important de noter que le ramassage manuel peut être fastidieux, surtout lorsque les populations de doryphores sont importantes. Vous pouvez vous contenter d’enlever tout ce que vous voyez, pour limiter l’invasion, sans pour autant passer toutes vos soirées à inspecter vos pommes de terre 😉

Encouragement des prédateurs et parasites des doryphores

Les doryphores sont arrivés des États-Unis en France à la fin de la Première Guerre mondiale. Heureusement pour nous, certaines espèces déjà présentes sur le territoire l’ont inscrit à leur menu. Dans une logique permacole, où du moins du recours minimum à tous produits chimiques au jardin, il peut être très avantageux de favoriser ces prédateurs naturels :

• les chrysopes. Leurs larves sont de sacrés auxiliaires du jardinier, et ont les larves de doryphores à leur menu. Elles permettent donc grandement de limiter les dégâts et encore une fois de limiter la multiplication de doryphores au potager. Pour les favoriser, laissez des zones non tondues et laissez pousser les haies ! 

larve chrysope
Les larves de chrysopes sont très voraces et consomment beaucoup de ravageurs du potager.
Christian Pinatel de Salvator via wiki
chrysope verte adulte
La chrysope verte adaptée est aussi parfois appelée demoiselle aux yeux d’or.
Teemu Rintala, Timo Lehto, via wiki

• Les carabes sont aussi des alliés de choix dans la lutte contre les doryphores, ils consomment allègrement larves et œufs. Ils se réfugient dans le paillage donc une bonne raison de plus de pailler vos pommes de terre 😀

Selon l’invasion, la biodiversité peut diminuer les prédateurs de doryphores. C’est pour cela qu’il est important de ne pas traiter à l’apparition des premiers sujets, juste les supprimer manuellement. Si vous laissez tous ces prédateurs se multiplier, ils feront déjà une partie du travail pour vous.
Malheureusement, parfois, cela ne suffit pas. Si vous cultivez un champ de pommes de terre et que les doryphores parviennent à s’y multiplier, difficile d’endiguer leur développement en comptant uniquement sur la biodiversité. Il va donc parfois falloir agir.

Utilisation de pièges à doryphores pour réduire les populations

L’utilisation de pièges à doryphores est une technique biologique efficace pour réduire les populations de ces ravageurs au potager en permaculture. Les pièges à doryphores sont conçus pour attirer et capturer les adultes, aidant ainsi à limiter leur reproduction et à contrôler leur nombre. 

Il existe plusieurs types de pièges à doryphores qui peuvent être utilisés dans votre potager. Le premier et le plus courant : le piège à phéromones. Il a l’avantage d’être très sélectif et de ne piéger que les doryphores. Les phéromones sont des substances chimiques produites par les doryphores mâles pour attirer les femelles lors de l’accouplement. Les pièges à phéromones imitent ces signaux chimiques pour attirer les doryphores adultes. Ils sont généralement composés d’un contenant rempli d’une substance attractive imprégnée de phéromones, dans lequel les doryphores sont attirés et piégés.

larve doryphore
Les pièges à phéromones ont l’avantage d’être très sélectifs et attrape uniquement le ravageur

Outre les pièges à phéromones, il existe également des pièges physiques qui peuvent être utilisés pour capturer les doryphores adultes. Par exemple, des bacs d’eau peu profonde contenant un appât, tel que des morceaux de pommes de terre ou de légumes, peuvent être disposés dans le jardin. Les doryphores sont attirés par l’appât et tombent dans l’eau, où ils se noient. L’utilisation de pièges à doryphores présente plusieurs avantages. En capturant les adultes, vous réduisez la quantité d’œufs pondus et donc la population future de doryphores. De plus, les pièges permettent de surveiller l’activité des doryphores dans votre potager, ce qui vous aide à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire.

Introduction de nématodes bénéfiques pour lutter contre les larves de doryphores

Connaissez-vous les nématodes ? Ce sont de petits vers ronds de 0,3 à 0,5 mm de long, ce qui fait qu’ils sont rarement observables à l’œil nu. Ils sont présents partout, dans le sol et dans les milieux aquatiques. Dans un objectif de lutte biologique contre les doryphores, il est possible d’avoir recours à des nématodes spécifiques qui s’attaquent directement aux larves des doryphores. Il est possible de se procurer ces auxiliaires dans des magasins spécialisés et le résultat est exceptionnel. Les agriculteurs producteurs de pommes de terre ont d’ailleurs régulièrement recours à ces alliés dans la filière bio. 

nematode
Difficile d’imaginer que ces vers microscopiques puissent éradiquer une attaque de doryphores, mais ça marche ! 😃
Vincent via wiki

Les nématodes bénéfiques les plus couramment utilisés pour lutter contre les larves de doryphores sont les nématodes Steinernema feltiae et Heterorhabditis bacteriophora.

Lorsqu’ils sont appliqués dans le sol, les nématodes bénéfiques recherchent activement les larves de doryphores et pénètrent dans leur corps. Une fois à l’intérieur, les nématodes libèrent des bactéries qui infectent et tuent les larves de doryphores. Les nématodes se nourrissent ensuite des larves mortes et se multiplient pour poursuivre la recherche d’autres ravageurs.

Tout cela est bon à savoir, mais en pratique, dans un potager permacole, on évite toujours d’introduire ce type d’intrants. Le plus simple reste le ramassage manuel : sans danger, sans produit, et diablement efficace !

Lâchez les poules ! 
Ces volatiles sont particulièrement friands d’insectes, et ce coléoptère est à leur menu ! En cas d’invasion, n’hésitez pas à venir lâcher vos volailles dans les pommes de terre. Il faudra les surveiller un peu pour qu’elles ne fassent pas trop de dégâts, mais elles dénichent les larves et les adultes doryphores avec une certaine aisance et efficacité. Si vous avez la chance d’avoir des poules, essayez ! 


J’espère que cet article vous en aura appris un peu plus sur ce classique ravageur du potager, n’hésitez pas à nous partager vos questions ou remarques en commentaires 🙂

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1 Commentaire

  1. Je n’ai pratiquement jamais eu de doryphores (mais le voisin m’en a refilé) parce que je plante chaque année (et je replante pourtant mes patates au même endroit depuis 9 ans car je n’ai pas de place) avec mes patates de nombreuses plantes aromatiques que les insectes détestent. Actuellement : absinthe, mélisse, menthe et lin. Ça marche

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