La tomate est une liane rampante qui n’a ni vrille ni la capacité de s’accrocher d’elle-même à un support. Les tiges de tomates manquent de rigidité et lorsqu’elles sont chargées de fruits, les branches ont tendance à se casser. Ce phénomène est très largement amplifié si vous habitez dans une région venteuse. Nous allons voir toutes les autres raisons pour lesquelles on tuteure nos tomates.
Sommaire
Aération et maladies
Comme tout jardinier qui y a déjà été confronté, on sait que le mildiou peut faire des ravages sur les tomates. Le mildiou est un champignon avec un développement particulièrement fulgurant lorsque les conditions sont réunies.
Il se multiplie lorsque le taux d’humidité est associé à une certaine douceur de température (entre 15°C et 20°C). Pour germer, les spores nécessitent que les feuilles et les tiges de la tomate restent mouillées plusieurs heures de suite.
![tomate mildiou cagettes](https://lepotagerpermacole.fr/wp-content/uploads/2024/03/carre-5.jpg)
![tomates non tuteurés mildiou](https://lepotagerpermacole.fr/wp-content/uploads/2024/03/carre-6.jpg)
Pour une culture de tomate en extérieur, on va sans cesse essayer de faire en sorte que ça n’arrive pas. Pour cela on peut tailler non plants. Cela permet de laisser pénétrer l’air et le vent au cœur du plant et qu’il vienne rapidement le sécher. Le tuteurage fait partie des solutions pour favoriser cette bonne aération du plant dans un but de prévention et de mesure prophylactique contre les maladies potentielles à venir.
Tuteurage et arrosage
Toujours dans une logique de lutte contre les maladies, on va tenter, lors des arrosages, de ne pas mouiller le feuillage et les tiges de la plante. Le tuteurage vient nettement simplifier cet impératif. Il va vous permettre d’avoir accès au pied de la tomate pour y apporter directement l’eau sans mouiller le reste de la plante.
![Arrosage tomate au pied](https://lepotagerpermacole.fr/wp-content/uploads/2024/03/pays-8.jpg)
Quand tuteurer ?
Il n’existe pas de vérité établie au potager, mais généralement, il est conseillé d’installer le tuteurage avant même l’installation de vos plants. Cela permet notamment d’éviter d’abîmer le système racinaire des tomates une fois repiquées. Si vous n’y avez pas pensé en amont de la plantation, vous pouvez tout de même le faire plus tard en étant bien précautionneux.
Il est aussi conseillé de tuteurer et attacher vos tomates par temps sec et chaud. À ce moment-là, les tiges sont plus flexibles et moins cassantes. Par ailleurs, si vous les abîmez, elles cicatrisent bien plus vite par beau temps.
Gagner en espace et de la lumière
Le tuteurage permet également de gagner en espace. En effet, un plant qu’on laisse courir au sol prend au minimum un mètre carré pour lui tout seul. Avec des tomates tailles, tuteurées et plantées en quinconce, on peut monter à trois pieds par mètre carré. Cet espace valorisé permettra d’augmenter significativement les rendements. Par ailleurs, le tuteurage permet également que les fruits soient en hauteur, plus à l’abri de certains ravageurs.
Si vous cherchez à associer vos tomates au potager pour gagner de l’espace, nous vous avons concocté un article avec toutes les associations possibles de la tomate.
![Association tomates laitues](https://lepotagerpermacole.fr/wp-content/uploads/2024/03/carre-7.jpg)
La question de la taille
Taille ou pas taille, cette question divise souvent les jardiniers. Cette dernière peut cependant s’avérer utile, voire indispensable dans certaines situations. En tuteurant, à part si vous utilisez des cages à tomates, il va falloir attacher chaque tige. Et d’autant plus si vous cultivez des tomates de gros gabarit qui ne manqueraient pas de casser les tiges. Selon l’espace que vous avez et la productivité que vous souhaitez, vous pouvez par exemple conduire vos tomates sur deux tiges. Cela leur permet d’être plus aérées, un peu plus précoces et surtout de pouvoir les attacher convenablement. Dans un jardin avec peu d’espace chaque mètre carré est optimisé. Le tuteurage associé à une taille permet de cultiver aux pieds de vos tomates. Des laitues, des carottes, toutes les cultures basses se plaisent très bien à la mi-ombre offerte par les pieds de tomates.
![taille tomate](https://lepotagerpermacole.fr/wp-content/uploads/2024/03/carre-8.jpg)
Le cas des ports buissonnant
Toutes les tomates n’ont pas la même croissance. Certaines sont à port indéterminées et poussent “à l’infini” tant qu’elles auront la lumière, la chaleur et les nutriments nécessaires à leur développement. Au contraire, d’autres variétés sont à port déterminé. Elles auront dans leur génétique un nombre moyen de bouquets floraux et de fruits que la plante sera en capacité de porter. C’est notamment le cas des variétés naines comme les variétés “Rotkappchen” ou “Ida gold”. (Ces dernières se comportent très bien pour une culture en pot ou en bacs pour ceux qui en ont!). D’autres variétés n’ont pas besoin de tuteurage, on part alors des tomates au port buissonnant. Généralement, ces dernières ont notamment été sélectionnées pour leur résistance aux maladies et donc supporteront mieux d’être rampantes et touffues. On retrouve alors les variétés italiennes à sauce : “San Marzano”ou “Roma” par exemple.
![tomate roma non tuteurées](https://lepotagerpermacole.fr/wp-content/uploads/2024/03/carre-9.jpg)
Ne pas tuteurer les tomates
Comme nous venons de le voir, toutes les tomates ne nécessitent pas forcément un tuteurage. Certaines par leur port, d’autres par leur résistance aux maladies. Si vous habitez en Belgique ou dans le nord de la France, laisser toutes vos tomates buissonnantes, sans taille ni tuteurage, risque d’augmenter drastiquement l’arrivée précoce des maladies cryptogamiques. En revanche, dans le sud de la France, où les étés sont plus chauds et secs, ce risque sera nettement moins important.
De plus, comme vous l’avez surement déjà entendu, lorsque vous taillez vos tomates, vous faites des plaies qui deviennent facilement des portes d’entrée pour les spores si la taille n’est pas faite dans les règles de l’art. On l’observe parfois sur les tomates issues de semis direct, qui poussent dans le compost ou dans le potager. Il m’est arrivé d’en laisser se débrouiller toutes seules, sans tuteur ni taille et obtenir une récolte très convenable tout de même. Dites vous que vous avez le choix de tuteurer ou non, faites vos expériences ! Vous pouvez d’ailleurs faire le test avec quelques plants tuteurés, d’autres non, des taillés et inversement…
![attacher grappe tomates](https://lepotagerpermacole.fr/wp-content/uploads/2024/03/pays-9.jpg)
Si vous souhaitez en savoir plus sur les différentes méthodes de tuteurage, je vous invite à aller lire notre article dédié.
Bon jardinage
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