Une fois plantée dans un sol riche, à part un peu de paillage et d’arrosage, la culture de la tomate ne demande pas grand-chose. Pour plusieurs raisons, un bon tuteurage permet tout de même généralement de récolter plus de tomates. Nous allons faire le tour des différentes façons de tuteurer ces dernières et surtout pourquoi le faire (ou ne pas le faire).
Sommaire
Les différentes méthodes de tuteurage
Contrairement aux haricots qui s’enroulent ou aux concombres qui s’accrochent avec des vrilles, la tomate est une liane rampante. Pour des questions de récoltes, de prévention des maladies, entre autres, les tomates apprécient un bon système de tuteurage. Voici les différentes méthodes employées par bon nombre de jardiniers et qui ont toutes, dans un certain contexte, fait leurs preuves.
Le piquet droit ou torsadé
Cette méthode est la plus simple à mettre en place à l’installation. Juste avant de planter notre plant de tomate bien développé, on installe, à quelques centimètres notre tuteur. Il existe les tuteurs en métal, souvent torsadés, qui permettent de guider la tomate sans avoir besoin de l’attacher avec des liens. Les tuteurs en métal pourront durer toute votre vie de jardinier ce qui est un avantage !
Pour ma part, je les trouve bien souvent trop petits et pas très évidents à enfoncer. Vous pouvez tout simplement vous satisfaire d’une canne de bambou (bien droite et sans nœuds), d’une perche en noisetier, ou toute autre branche bien droites. Dès que je taille arbres et arbustes, je prends soin de mettre de côté les parties longues, droites, de plus de deux mètres afin de renouveler mon stock de tuteurs.
On ne se rend pas forcément compte de la quantité de tuteurs qu’il faut pour un potager, mais ça va très vite ! Par exemple, je conduis mes tomates en deux tiges, avec une trentaine de pieds, soit déjà 60 tuteurs sans compter les structures pour les haricots, courges, concombres et compagnie. Toute l’année je continue donc à amasser des tuteurs en tout genre. Je garde même les plus petits pour les haricots nains, poivrons et aubergines.
Quand planter vos tomates ? Si vous vous posez la question, nous avons rédigé un article avec tous nos conseils pour savoir quand planter vos tomates ! Pour ceux qui les cultivent sous serre, vous retrouverez des retours d’expériences plus spécifiques dans cet article de Terra potager.
Manipulez vos tomates par temps sec et chaud !
Vous vous en êtes peut-être déjà rendu compte, mais lorsque les tiges de tomates sont froides, le matin par exemple, elles sont beaucoup plus cassantes. Aux heures les plus chaudes de la journée, en plein soleil, les tiges seront beaucoup plus flexibles. Je précise aussi par temps sec, car lorsque l’on tuteure, on taille souvent quelques branches également. Si le temps est chaud et sec, les plaies cicatrisent très vite et cela limite grandement les maladies.
Une structure permanente
Pour les jardiniers qui ont déjà un plan de potager bien abouti, qui ne risque pas de trop évoluer d’année en année, vous pouvez envisager une structure au-dessus du potager que vous pourrez laisser en place toute l’année. En métal, ou bois naturel, cette dernière pourra rapidement devenir ornementale et surtout vous rendre bien des services pour le tuteurage ou même l’ombrage si vous en ressentez le besoin.
Olivier Puech a mis en place ce type de structure dans son potager dans l’Hérault, cela lui permet d’attacher des ficelles à la structure pour venir y enrouler ses tomates. Il profite également de cette installation pour y installer des canisses en été. Cette ombre est très bénéfique pour nombre de cultures chez lui.
Laissez du mou à vos tomates
Lorsque vous attachez votre tomate à son tuteur à l’aide de fil de fer ou de ficelle, pensez à leur laisser du mou ! Les tiges grossissent avec la croissance et on se retrouve parfois avec des plants étranglés par les liens du tuteurage. Gardez au moins un bon doigt de large en faisant votre boucle.
Une structure pour la saison
Vous pouvez également faire une structure avec des bambous ou des perches sur laquelle vous pourrez tuteurer vos tomates avec des ficelles. C’est ce que j’avais mis en place la saison dernière au potager, à cause du manque de tuteurs notamment. Pensez à faire une structure bien solide, enfoncée en profondeur et avec des renforts en cas de gros vents. Lorsqu’on l’installe, on ne se rend pas forcément compte que cette structure devra supporter quelques dizaines de kilos au bas mot. Bien développé, chaque pied de tomate rempli de fruits pèse lourd !
Pensez également à prendre de la ficelle solide pour venir y entourer vos tomates. La saison précédente, j’avais pris une ficelle en chanvre naturelle, bon marché. Cette dernière s’est rapidement dégradée avec la pluie et le soleil. En fin d’été avec le retour des pluies et du vent, certaines d’entre elles ont cédé. J’ai dû les remplacer avec de la ficelle bleue qu’il est facile de récupérer gratuitement en quantité quand on habite à la campagne. Les agriculteurs s’en servent pour ligaturer les bottes de foin. Sur une botte, il y a facilement 20 à 30 m de ficelle à récupérer. Elle est moins esthétique que le chanvre et ne part pas au compost en fin de saison. Au moins elle est solide et réutilisable de saison en saison.
Le tuteurage permet de libérer de l’espace au pied des tomates ! Vous pouvez donc cultiver entre vos tomates laitues, basilic, persil et bien d’autres. Nous avons rédigé un article sur les meilleures associations des tomates si cela vous intéresse.
Le palissage
Le palissage demande un peu plus de temps et d’attention mais il permet de nettement gagner de la place au potager. Il suffit de venir tendre un filet ou installer un grillage (type fer à béton à grosses mailles) entre deux poteaux bien enfoncés. On viendra ensuite “tisser” notre pied de tomate entre les mailles. Ainsi, votre plant de tomates prendra de la place en deux dimensions mais restera peu volumineux par rapport à d’autres types de tuteurages. Attention cependant avec cette méthode à ne pas casser les tiges de tomates lors du palissage.
Les cages à tomates
Cette technique de tuteurage demande un peu plus de ressources et n’est pas adaptée à tous les contextes. Pourtant, elle est très intéressante et ne nécessitera quasiment plus aucune intervention après son installation. Le principe est simple : on installe des cages en grillages ou fer à béton par-dessus nos pieds de tomates. En poussant, ces dernières vont naturellement passer à travers les mailles et vont se reposer sur la structure.
Cette installation permet de conduire la culture sans taille, ce qui est souvent plus compliqué avec les autres méthodes de tuteurage. Le pendant de cette non-taille est que les plants sont plus denses. Ils sont aussi moins aérés et donc potentiellement plus sujets aux maladies cryptogamiques comme le mildiou. Cette technique fonctionne donc très bien en Italie et dans le sud de la France. Elle sera en revanche moins propice dans la moitié nord du pays.
Si vous avez des problèmes de maladies sur vos tomates, je vous conseille vivement d’aller faire un tour dans le n°20 de notre magazine ! Vous y retrouverez tous les conseils de Dominique Blancard, chercheur à la retraite de l’INRAE pour des tomates en bonne santé. Pour ceux déjà abonnés, vous retrouverez cet article ici
Le tuteurage sous serre
Sous serre, si la structure est assez solide, on peut s’en servir pour tuteurer les tomates. Selon le modèle, la taille et sa structure, vous pouvez soit directement attacher vos ficelles aux faîtières ou bien à du fil deltane que vous attacherez de part et d’autre de la serre. Il existe également des enrouleurs spécifiques au tuteurage des tomates sous serre. Ils permettent très facilement de régler la tension des ficelles pour les tomates. Cela permet de détendre au moment où on enroule le plant et de revenir tendre ensuite.
Attention une fois encore, lorsque les plants seront développés et pleins de fruits, cela pèse lourd ! La structure de votre serre doit être assez costaud pour supporter le poids.
Sous serre, de façon générale, les plants sont taillés sur une ou deux tiges afin de pouvoir continuer à passer dans les allées et faire les récoltes.
Les variétés à port déterminé naines
Si vous ne voulez pas vous embêter avec du tuteurage, de la taille et compagnie, sachez qu’il existe des variétés de tomates naines. Parmi toutes les variétés, il faut différencier celles à port indéterminé (un certain nombre de bouquets floraux et donc de fruits possibles compris dans la génétique de la variété) et celles à port déterminé. Ce sont ces dernières qui nous intéressent et parmi elles, certaines variétés sont même naines. Cela signifie qu’elles ne monteront pas à beaucoup plus de 50 cm et donc nécessiteront pas ou peu de tuteurage. La saison dernière nous avons essayé deux d’entre eux : la variété Rotkappchen et la variété Ida Gold. Ces dernières sont précoces, très productives avec des fruits de calibre moyen. Elles permettent un bon gain de place, peuvent être installées sous une table de culture ou autre. Nous en avons ressemé cette saison aussi !
Pensez également à la variété Roma : on vous en parle dans notre numéro de juillet/août 2024. C’est LA tomate de plein champ, qu’on laisse ramper au sol sans taille ni tuteurage. Elle est idéale pour faire des sauces et des tomates séchées !
Super votre présentation et très bien commenté.
Merci
Très intéressant
Merci super, article très utile et explore bien le le sujet!
Pour tendre et détendre les ficelles sans problème , faire un nœud de blocage polonais ( utilisé en escalade ) . Voir détail sur le net .
Oui j’ai oublié de le préciser, je pense que je rajouterai une petite vidéo pour expliquer comment le faire, merci 🙂
Bonjour, je ne mets plus de tuteurs, la tomate rampe naturellement pour créer des racines secondaires pour apporter plus de nutriments aux fruits, en bref, j’ai des tomates plus grosses et surtout beaucoup plus de tomates…
je fais l’inverse pour les courges, celles-ci préfèrent grimper que ramper, sur tuteurs plus de fruits et des fruits plus gros…
Lumineuses plantations à Tous
Vous avez de la chance, ici on ne peut pas faire sous notre climat. Ou alors nous avons des tomates 1 an sur 3 ou 4 … 🙂
A bientôt
Guillaume