Les limaces sont souvent le point le plus problématique lorsque l’on se lance dans un potager en permaculture avec recours au paillage. En effet, le paillage est un lieu de vie parfait pour les limaces ! Généralement la pression est très forte les premières années, puis elle se calme. Cela va dépendre de la faculté de votre jardin à s’équilibrer et de vos efforts pour créer des niches écologiques permettant d’accueillir les prédateurs des limaces.
Néanmoins, il est possible de limiter, au moins en partie, la pression exercée par les limaces dans votre potager en permaculture.
Enfin, n’oubliez pas que les limaces ont leur place dans votre écosystème. Elles sont des décomposeurs de matière organique, facilitent la dispersion des champignons, etc. Elles rendent de nombreux services, mais il est normal de vouloir faire baisser leur présence au jardin. Retrouvez à ce sujet cet article très intéressant : https://permaforet.blogspot.com/2014/07/cultiver-avec-les-limaces-et-les.html
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de la voir, voici une vidéo réalisée par Hervé Coves très intéressante et pédagogique sur le sujet !
Avec le temps, nous sommes heureux d’avoir enfin un jardin équilibré, dans lequel les limaces sont (presque) naturellement régulées. Notre seule gestion est de planter davantage de plant sur les légumes sensibles, refaire un semis de temps à autre… Et c’est tout !
Même si la meilleure stratégie est de rechercher un équilibre dans le jardin pour ne plus avoir à intervenir, voici plusieurs méthodes pour ralentir les attaques de limaces les premières années.
Sommaire
Les méthodes alternatives pour gérer les limaces
Voici donc quelques manières d’aborder les limaces dans votre potager :
• Chercher à créer un équilibre dans le potager. Trop de limace ? D’accord, faisons se multiplier ses prédateurs ! Cherchez à créer des niches écologiques, pouvant attirer carabes, oiseaux, hérissons, lézards, orvets, etc. On crée alors plus de tas de branchages, plus d’hôtels à insectes, plus de niches à hérissons, tas de feuilles, tas de pierres, etc. Cette méthode est la plus efficace à long terme.
• Planter davantage : nous avons pris l’habitude, sur certaines cultures, de semer jusqu’à 5 fois plus que ce que nous souhaitons récolter, notamment les laitues de printemps, et certains semis en automne. Cela permettait de limiter les dégâts et surtout de ne pas être trop déçu en ne récoltant rien du tout ! Aujourd’hui, nous semons environ 20% de plus que ce que nous souhaitons récolter sur les cultures sensibles.
• Planter des plants plus développés : si vous plantez une jeune salade, elle va se faire dévorer en quelques minutes, tandis qu’en plantant un plant déjà développé, vous avez une chance pour que la limace ne grignote qu’une partie puis aille voir ailleurs. C’est une stratégie qui fonctionne très bien, que je mets en place notamment pour les courges. En effet, le semis direct de courges est parfois délicat. On peut alors semer plusieurs graines dans le même trou et venir éclaircir par la suite, ou alors réaliser des plants : une courge déjà développée sera beaucoup moins sensible aux attaques de gastéropodes.

• Les brassicacées : les limaces les adorent, particulièrement la moutarde, ou encore les choux chinois. On peut alors semer des rangs destinés à se faire manger pour protéger nos autres cultures. Cela fonctionne assez bien, mais cette solution consomme des semences.
• Les déchets de cuisine et les matières organiques fraîchement mortes : ils peuvent jouer un rôle de distraction. Le but est de les nourrir ! Les limaces seront davantage attirées par les déchets de cuisines et les matières organiques fraîchement mortes (comme des adventices jetées au pied des légumes) que par les plants de légumes. On peut alors en déposer un peu partout dans le potager, proche des jeunes plants. À ce titre, les pissenlits fonctionnent à merveille. Le piège parfait ? Des feuilles de pissenlits et une planche juste à côté. Le matin, vous pourrez venir cueillir les gastéropodes sous la planche.
• Retirer le paillage sur certaines cultures. En effet, le paillage n’est pas quelque chose d’automatique dans un jardin en permaculture ! On peut le retirer sur certaines cultures précoces, afin de créer un environnement plus hostile aux gastéropodes. Cela permettra également au sol de se réchauffer plus rapidement au printemps. Si des adventices germent, laissez un peu : cela nourrira également les limaces !
[ Découvrez notre article sur la production de paillage ]
• protéger les plants avec des bouteilles plastiques de récupération ou autres… Méthode certes chronophages, mais efficace !

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Les méthodes interventionnistes pour lutter contre les limaces
• La chasse nocturne : les limaces et les escargots sortent la nuit, ainsi on peut passer vers 22/23h à la lampe frontale dans le potager et écarter manuellement les ravageurs présents sur nos plants.
• Les pièges divers : soucoupe remplie de bière par exemple, cela va alors attirer les limaces et vous pourrez les collecter puis les déposer plus loin. Il est plutôt inutile de les tuer, car les limaces se multiplient à une vitesse folle. Chacun fait comme il souhaite ! Déposez ces pièges aux abords des planches, mais sachez que cela va attirer encore plus de limaces… À déconseiller.

• Les coureurs indiens : à certains moments de l’année, on peut lâcher ses poules ou ses canards coureurs indiens pour faire un peu de ménage sur les planches de culture. Avec un enclos mobile qui leur limite l’accès aux autres planches, on peut faire nettoyer une planche avant de mettre en culture par exemple. L’efficacité est limitée, mais ils en consomment quand même une bonne partie. Cela dit, chez certaines personnes les coureurs indiens n’aiment pas forcément les limaces et ravagent plutôt les cultures ! C’est normal, les canards sont comme nous, ils ont leur propre personnalité. Comme chaque canard ou chaque poule est différent, on ne peut pas avoir les mêmes résultats partout…

• Le ferramol : les granules anti-limaces peuvent être utilisées si l’on a vraiment trop de problèmes. Néanmoins, utilisez-les avec précautions et surtout aux bonnes doses ! Il est inutile de charger la planche en granulés. Le ferramol n’est a priori pas dangereux pour les autres animaux. Utilisez jusqu’à 2 granulés par plant. Cependant nous soupçonnons le ferramol d’attirer les limaces près de nos plants. Au potager permacole, nous l’utilisons très rarement. De plus, moins vous aurez de limaces, moins leurs prédateurs seront nombreux : c’est un cercle un peu vicieux… Solution à déconseiller.
• Les nématodes : ces vers microscopiques que l’on achète en poudre ne sont dangereux que pour les gastéropodes, à priori. Néanmoins, c’est le même cercle vicieux que la technique précédente. C’est au jardinier d’arbitrer…
Aller plus loin
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à visionner cette vidéo réalisée par Rémi Kulik du jardin d’Émerveille.
Bonne chance dans votre lutte, persévérez, créez des niches écologiques, et la pression finira par redescendre ! Enfin, n’oubliez pas que limaces et permaculture sont indissociables : on cherche simplement à avoir des récoltes, mais il ne faut pas hésiter à partager ! 😉
Bonjour, je fais la chasse « bienveillante » à la limace ces temps, et une technique qui semble bien marcher est celle du pamplemousse : je mets un demi-pamplemousse vidé de sa pulpe vers les endroits où j’ai remarqué des limaces. Celles-ci se réfugient dessous facilement, et il n’y a plus qu’à les cueillir et les déplacer. Seule question que je me pose : est-ce que ce pamplemousse ne fonctionne pas aussi comme un attracteur … pas trouvé de réponse pour l’instant.
Pas mal comme technique ! Je n’ai pas la réponse, mais ça serait intéressant de savoir ! 😀
J aime planter des touffes d oeillets d inde ca et là…en passant tous les matins avec une boite… on ramasse un paquet de loche chaque jour et les oeillets d inde sont tres prolifiques quand plantés en buisson dru 😉
(Methode employee par le chef jardinier de versailles, dans un reportage d il y a quelques annees….
bonsoir,
merci pour ce commentaire et cette astuce ! Je ne manquerai pas de jeter un œil à mes buissons d’œillets ! 😀