L’eau fait partie des principales clés de fertilité pour les végétaux. Sans eau, pas de levée de graine, ni de développement de la plante, ni récolte. Vous l’avez compris, sans arrosage, sauf contexte très particulier, pas de potager. Nous allons aujourd’hui vous montrer les avantages et inconvénients d’un type d’arrosage : le goutte-à-goutte.
Sommaire
Les avantages d’un arrosage au goutte-à-goutte
Un système de goutte-à-goutte revêt de nombreux atouts par rapport aux systèmes d’arrosage classiques. C’est une façon non négligeable de faire des économies d’eau, tout en apportant la quantité suffisante à chaque plante pour assurer sa croissance.
Un gain de temps fantastique
Arroser, ça prend du temps. Une fois la saison lancée, les légumes plantés et le potager paillé, l’arrosage reste une des activités les plus chronophages du potager, surtout en été.
Lors des épisodes estivaux où le mercure redescend peu la nuit et bat des records la journée, les plantes souffrent un peu. Pour limiter le stress occasionné à nos légumes, le jardinier doit maintenir le sol humide. Selon la taille de votre jardin, arroser prend du temps, surtout qu’on recommande souvent de le faire le matin ou le soir, lorsque nous ne sommes pas toujours disponibles. Grâce au goutte-à-goutte, il suffit d’ouvrir le réseau et de mettre un chronomètre. On viendra arrêter le système une fois que nos potagères auront assez bu. Un sacré gain de temps sur la saison !
On peut gagner encore plus de temps en utilisant un programmateur !
Des économies d’eau
Un système de goutte-goutte est un réseau de tuyau, souvent à la surface des zones de culture. Il permet d’installer un certain nombre de dispositifs pour faire sortir un débit d’eau défini à chaque goutteur. Ainsi, au pied de chaque plante cultivée, vous pouvez installer un goutteur. De celui-ci suinte de petites gouttelettes tout le temps où l’arrosage sera allumé. On remarque ainsi une zone humide autour de chaque goutteur. En maîtrisant bien votre réseau d’irrigation vous pouvez arroser tous vos légumes sans gaspiller d’eau. En comparaison avec un arrosage à l’arrosoir ou au tuyau, c’est de sacrés économies d’eau sur la saison. Dans le contexte actuel de sécheresses à répétition et de stress hydrique intense, le goutte-à-goutte est donc une solution pour limiter grandement notre consommation d’eau.
Un arrosage maîtrisé
L’arrosage au goutte-à-goutte permet d’éviter le gachis d’eau, mais aussi d’apporter précisément à chaque plante ses besoins en eau. Ainsi, on peut calculer précisément l’arrosage que l’on souhaite faire pour chaque ligne de goutteurs. Il suffit de calculer votre débit d’eau une fois, puis le diviser par le nombre de goutteurs dans votre circuit d’arrosage. Pour ce faire, ouvrez votre robinet pendant une minute et observez votre compteur d’eau. Cela vous donnera votre débit d’eau par minute que vous pouvez injecter dans votre circuit d’arrosage.
Pour plus de précision, laissez tourner l’eau au moins 10mn, et faites votre division par 10. Cela limite les erreurs.
Partons du principe que vous avez 12 litres par minute en débit moyen. Si vous avez un circuit de 20 mètres avec un goutteur tous les 30 cm, vous avez en moyenne 66 goutteurs. Cela signifie que vous arrosez en moyenne 180 mL d’eau par minute à chaque goutteur. Si vous souhaitez apporter 5 L à chaque goutteur, il faudra laisser votre circuit ouvert pendant un peu moins d’une demi-heure :
5L = 5000ml. 5000/180 = 27,77 minutes.
Quand arroser le potager ? Nous vous proposons quelques astuces dans cet article pour savoir quand arroser !
Les différents types de goutteurs
Il existe plusieurs systèmes de goutteurs disponibles sur le marché. Nous en avons testé plusieurs :
Le T-tape
Il s’agit d’un tuyau semi-rigide pré percé par un trou tous les 20 ou 30 centimètres. Il suffit alors de venir le dérouler et le raccorder au réseau et il est prêt à l’utilisation. On notera tout de même que ce système fonctionne très bien mais n’est pas très durable. Vous pourrez vous en servir pendant quelques années en faisant attention, mais ces tuyaux ne sont pas très résistants.
Les tuyaux avec goutteurs intégrés
Un peu sur le même principe que le t-tape, ce tuyau a de petits goutteurs pré installés à une distance fixe. Il sera quant à lui beaucoup plus résistant que le premier. Nous n’avons pas grand chose à reprocher à ce type de goutteurs si ce n’est qu’ils ne sont pas très modulables : on ne peut pas changer les écartements.
Attention à l’eau calcaire : Ce dernier ne fait pas bon ménage avec les goutteurs qui ont tendance à se boucher où à s’obstruer au dépend du débit d’arrosage. Dans les régions très calcaire, il faudra donc prendre soin de votre irrigation, quitte à venir nettoyer les goutteurs de temps en temps avec des solutions acides comme le vinaigre.
Les goutteurs classiques
Ce système a l’avantage d’être très modulable. On vient tendre une ligne de tuyau PE (résistant aux UV et peut durer jusqu’à 10 ans). On viendra ensuite percer aux intervalles où l’on souhaite fixer les goutteurs. Les goutteurs peuvent être réglables, vous pouvez donc modifier la quantité d’eau qui suinte pour chaque plante. Si vous souhaitez mettre un goutteur tous les 10 cm, c’est aussi possible, libre à vous ! Le principal inconvénient : si ces derniers ne sont pas bien réglés, vous pouvez vous retrouver malgré vous avec de fortes disparités d’arrosage entre vos cultures. Il faudra donc veiller à bien les régler.
Les aiguilles d’arrosage : pratique et autorégulantes
Il s’agit d’un système très performant où l’on vient installer un tuyau PE dans lequel on viendra installer des aiguilles d’irrigation. Cela permet de déplacer vos goutteurs sur la ligne. Cela peut s’avérer très pratique si vous faites des cultures en quinconce notamment. Leur principal désavantage : le prix.
Un arrosage programmable
Là où l’arrosage au goutte-à-goutte devient magique, c’est lorsque l’on n’a plus besoin de s’en occuper. Avoir un potager et partir deux semaines en juillet devient alors possible tant que l’on a un point d’eau à l’extérieur. Il suffit de venir mettre un programmateur sur le robinet de sortie et de venir programmer des heures d’arrosage sur votre système de goutte-à-goutte. Il existe des programmateurs allant jusqu’à 4 voies qui vous permettront d’arroser différemment les zones de votre jardin. Pour de nombreux jardiniers ayant adopté ce système, c’est un vrai soulagement.
Les inconvénients du goutte-à-goutte
Même si ce système semble très avantageux pour de nombreux jardiniers, au potager permacole, nous utilisons d’autres façons d’arroser. Cela permet de pallier aux petits inconvénients du goutte-à-goutte.
Une zone de prospection limitée
Chaque plante a une zone de prospection autour de son pied où ses racines vont aller chercher eau et nutriments. Chaque goutte-à-goutte, en fonction du débit et de la texture de votre sol, va arroser 30 à 60 cm autour du goutteur. Ces données varient énormément en fonction du sol. (L’eau à tendance à plonger en sol sableux et rester plus en surface en sol argileux). Les plantes vont donc développer leur système racinaire autour de cette zone irriguée. Si cette dernière est faible, la plante aura un système racinaire peu développé. Elle sera donc plus demandeuse d’eau dès les grosses chaleurs estivales installées.
En limitant les arrosages en début de saison, on encourage donc les plantes à développer leur système racinaire en profondeur et en largeur. Ainsi, le système de goutte-à-goutte suffira aux plantes qui auront une zone de prospection bien développée à l’arrivée des chaleurs.
Si vous souhaitez rafraîchir l’ambiance générale du potager, vous pouvez aussi de temps en temps faire de l’aspersion au potager, au plus grand bonheur de vos cultures. En pleine canicule, vous pouvez même arroser tous les feuillages (tomates comprises) pendant la journée, le matin idéalement. Cela permet d’élever le pourcentage d’humidité de l’air : l’eau s’évapore pendant la journée, et cela fait un bien fou à nos cultures. Mais on consomme alors plus d’eau !
Ne pas oublier un grand tour du jardin
Lorsque l’on arrose au tuyau ou à l’arrosoir, on passe devant chaque plante tous les deux trois jours en été. Cela permet de vérifier que tout se passe bien : les plantes malades, ou celles attaquées par les ravageurs pourront être soignées à temps. Le piège de l’arrosage au goutte-à-goutte est que l’on passe moins de temps à surveiller nos cultures et cela peut se faire à leurs dépens. Pensez donc régulièrement à faire le tour du potager, même si l’arrosage est automatisé par un système de goutte-à-goutte.
L’eau du réseau
Généralement, pour avoir un débit suffisant pour le goutte-à-goutte, le plus simple est de raccorder son irrigation à l’eau du réseau. Le débit y est constant et important pour assurer l’arrosage du potager. Malheureusement, c’est au moment des grosses chaleurs estivales que nous avons le plus besoin d’arroser et que les réservent se vident. De plus en plus de départements émettent des interdiction d’arroser et le jardin ressemble à une véritable savane en quelques semaines. C’est une contradiction avec laquelle on essaie de peser le pour et le contre chaque saison et en fonction du contexte.
Beaucoup de jardiniers se passent complètement d’arrosage une fois les interdictions faites. Tout le travail de la saison du jardinier tombe donc à l’eau (sans mauvais jeu de mot). Le jardinier devra alors aller se dépanner en légumes chez les producteurs locaux (ou non) qui auront eu recours à l’arrosage dans tous les cas. C’est un cas de conscience…
Nous utilisons l’eau de pluie pour arroser nos semis. Elle est à température ambiante et auras, selon les régions moins de résidus de produits chimique que l’eau du réseau. Nous avons rédigé un article qui vous explique pourquoi arroser ses semis avec de l’eau à température ambiante
Son coût d’achat
Le goutte-à-goutte revêt de nombreux avantages et à vrai dire, dès que le potager dépasse une certaine taille, il devient difficile de s’en passer. Il apporte un véritable confort au jardinier. Pour son installation et selon les choix que vous faites, il faudra cependant investir un petit montant pour son installation. Il faudra compter entre 100 et 400€ d’investissement au départ selon votre projet d’irrigation. Une fois installé, il vous permettra littéralement d’économiser des dizaines d’heures où vous pourrez faire autre chose que d’arroser pendant la belle saison.
Dans tous les cas, ne négligez pas l’arrosage : sauf dans certains contextes particuliers, c’est la première cause d’échec des potagers…
Bon jardinage et n’oubliez pas d’arroser ! 😁
Bonjour c’est un article très intéressant comme toujours merci
Toutefois depuis quelques années j’utilise des oyats cela limite la consommation d’eau (mais un peu cher) en plus du paillage.
Que pensez-vous de ce procédé ?
Merci et bonne journée
Les oyas sont une solution envisageable lorsque l’on a un petit potager mais rapidement ils deviennent assez onéreux, surtout pour de belles contenances. Nous nous en servons en revanche pour certaines plantes qui craignent le sec et que l’on souhaite protéger ! Pour des carrés potagers ou de petites surface, ils restent très efficace mais il faut avoir les moyens pour les grands jardins !