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Le semis de noyaux permet d’obtenir des portes-greffes
L’été, c’est la saison où vous pouvez récolter la plus grande diversité de fruits. Et qui dit fruits, dit noyaux et pépins !
A ce sujet, et vous le savez peut être déjà, vous pouvez facilement semer les noyaux et pépins, afin d’avoir de nouveaux arbres chez vous.
Mais, à moins d’être passionné et de vouloir créer de nouvelles variétés, il faudra les greffer à un moment avec une variété qui donne de bons fruits. Sauf si vous avez de la chance et que l’arbre semé donne de bons fruits, c’est la loterie du vivant !
Car un noyau ou un pépin semé ne donnera pas les mêmes fruits que l’arbre d’origine. C’est génétique : vos enfants vous ressemblent (un pommier donnera des pommes), mais ils ne sont pas identiques à vous (un pommier semé donnera des fruits différents de ceux de ses parents) ! C’est le “risque” avec le semis de noyaux, les fruits produits par ces arbres ne seront pas aussi goûtus que ceux de leurs parents (ou le seront, mais une fois sur cent, ou mille..).
Néanmoins, cela ne pose pas de problème car contrairement aux humains, il est possible de greffer une partie de l’arbre qui donne de beaux et bons fruits sur ses enfants. On reproduira alors la variété à l’exactitude. Pratique pour créer un verger à moindre coût, ou sauver la variété de votre grand-père, dont l’arbre dépérit !
Vous pouvez donc semer des noyaux et pépins, les faire pousser, et les utiliser comme “porte-greffe”. On les utilise pour leurs racines, et pour la partie aérienne on se charge nous même de la greffe. Vous pourrez récupérer des greffons chez vos voisins, amis, parents, etc afin de créer votre verger à moindre coût.
Quels noyaux choisir ?
Tous ! Mais privilégiez des fruits qui viennent de votre pays, et si possible de votre région : le noyau aura la génétique de ses parents qui ont vécu dans votre climat. Le mieux étant de prélever les noyaux de vos propres arbres ou ceux de vos voisins.
Comment semer mes noyaux ?
Il existe plusieurs méthodes, plus ou moins efficaces.
La plus simple et la moins efficace
Dès que vous mangez un fruit, jettez les noyaux et pépins n’importe où, vous finirez par avoir un arbre qui sortira un jour ! Cela fonctionne très bien, j’ai régulièrement des pêchers, avocatier, ou des figuiers qui sortent dans le potager par exemple.
Le bon compromis entre temps passé et pourcentage de réussite
Déterminez l’emplacement de vos futurs fruitiers, et creusez un trou de 20 cm de côté. Enlevez l’herbe, ameublissez la terre, et mettez vos noyaux dans le trou. Rebouchez, disposez un paillage si vous le pouvez et n’oubliez pas de baliser la zone avec un piquet, pour ne pas finir par tondre vos jeunes fruitiers (cela arrive tellement souvent!). Et c’est fini ! Il faudra maintenant attendre 1 an, voire plus, pour voir si vos noyaux ont germés.
La technique chirurgicale
Gardez précieusement vos noyaux et pépins. A l’automne, prenez des pots et notez les espèces que vous allez semer (un pot “pêche”, “pomme”, etc). Remplissez vos pots de sable, de terre de jardin… Le mélange doit être bien drainant, donc n’hésitez pas à ajouter du sable si votre terre est très lourde, très argileuse. Semez ensuite vos noyaux dans ces pots, en disposant plusieurs noyaux et pépins par pot (une dizaine par exemple, répartissez en fonction du nombre d’arbres que vous aimeriez avoir). Enfin, disposez ces pots au pied de votre maison, orientés au nord. Laissez passer l’hiver, et commencez dès février à vérifier si la terre est humide. Arrosez de temps en temps, et surtout surveillez les pots : les noyaux vont germer et il faudra vite les transplanter. Je dis vite, car le mieux est de ne pas déranger la racine principale de l’arbre, la racine pivot. C’est cette dernière qui descend profondément (parfois plus de 100 mètres de profondeur chez des arbres comme le chêne ou le merisier !) et assurera à votre arbre une bonne résistance à la sécheresse.
C’est pour cela que je préfère avoir recours à la technique précédente, car on sème les noyaux à l’emplacement définitif.
Pourquoi les noyaux attendent le printemps pour commencer à germer ?
C’est ce qu’on appelle la vernalisation, le besoin en froid. Une graine connaît le rythme des saisons, et elle sait que si elle germe de suite, elle va devoir passer l’hiver au stade plantule, ce qui pourrait la tuer car elle est fragile. Ainsi, elle préfère attendre le printemps, que l’hiver soit passé, que le gel ait dégradé légèrement son enveloppe pour lui faciliter la germination, et que les beaux jours reviennent pour au moins 6 mois. Cela lui laissera le temps de pousser suffisamment pour résister à l’hiver suivant. Pas folle la guêpe !
Une germination possible en toutes saisons
Il est possible de faire germer vos noyaux et pépins en toute saison, si vous souhaitez jouer aux apprentis sorciers, en simulant un hiver dans votre réfrigérateur : vous pouvez réaliser cette stratification en mettant les graines directement dans le bac freezer ou légume de votre réfrigérateur. Après quelques semaines/mois, elles penseront que l’hiver est terminé, et germeront plus facilement en pot.
N’oubliez pas de surveiller régulièrement après quelques semaines : il arrive que les pépins commencent à germer dans le réfrigérateur ! Cette technique est amusante à réaliser, surtout avec les enfants ! Privilégiez des pépins, de pommes par exemple ou de nashis, ils prennent moins de place.
À vos noyaux et bonne germination !
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super, oui cela m’intéresse