Vous n’avez pas la possibilité d’installer une serre chez vous ? Ou cela reste un trop gros investissement ? Nous allons aborder quelques solutions, moins onéreuses et faciles à mettre en place pour gagner quelques degrés au printemps, à l’automne et en hiver. Cela permet d’hâter un peu les cultures de printemps, mais aussi de les prolonger à la fin de l’été.

Pourquoi cultiver sous abri ?

Si vous vous lancez dans le potager, vous ne connaissez peut-être pas encore tous les avantages d’une serre. Elles permettent d’offrir à vos cultures un environnement protégé, particulièrement bénéfique à la mi-saison. Elles permettent des récoltes précoces au printemps, mais aussi de hâter un peu les cultures et surtout, de les prolonger à l’automne. En effet, une serre permet, dès que le soleil pointe ses rayons de gagner rapidement quelques degrés bénéfiques à la pousse de nos potagères.

Prenons par exemple l’exemple des laitues. Quel plaisir de retrouver les feuilles tendres et craquantes du printemps à la sortie de l’hiver pour agrémenter nos tartes et nos gratins. La laitue a, selon les variétés, une plage de température de croissance allant de 5°C à 27°C. Sa température de croissance idéale se situe autour de 20°C. En installant vos laitues sous abri au printemps, vous gagnerez quelques degrés qui feront toute la différence et vous permettront de croquer des laitues bien pommées tôt au printemps. Attention cependant, sous abri les températures montent vite dès que le soleil pointe son nez. Dès le mois d’avril, venez ouvrir vos abris la journée s’il y a du soleil, sans quoi vos cultures peuvent rapidement prendre un coup de chaud. Sous une serre, le mercure monte rapidement et sans aération, cela peut être délicat pour nos cultures. 

Attention aux excès de chaleur

Cette année par exemple, j’ai fait tous mes épinards sous voile P17 dans des mini tunnels. La culture s’est très bien développée, mais j’ai oublié d’aérer certaines journées chaudes ce printemps. Résultats : les épinards sont montés rapidement à graines et c’est toujours un peu décevant. Attention donc à bien gérer les excès de température. Une mini serre a très peu d’inertie, il faut donc rapidement chaud puis froid la nuit, une alternance que n’apprécient pas trop les légumes.

Un cocon de protection : vive les tunnels nantais

Au-delà de leur impact sur la température du sol et de l’air dans les tunnels, ils permettent également de protéger vos cultures des intempéries. À la fin de l’hiver et pendant le début du printemps, les pluies peuvent être agressives pour vos jeunes plantules. Si vous avez de temps en temps de la grêle, n’en parlons pas ! Les tunnels offrent donc une protection à vos cultures qui y seront bien au chaud et à l’abri. 

Par ailleurs, les terres lourdes et argileuses peinent à se réchauffer au printemps. Les tunnels nantais permettent de les aider à se réchauffer. Ils permettent également au sol de mieux se ressuyer au printemps dans les sols hydromorphes. On pourra donc installer notre tunnel 10/15 jours avant les premiers semis pour réchauffer l’ambiance !

Protégez vos plants : pépinière sous tunnel ? 

Les tunnels nantais et apparentés offrent également une protection pour vos jeunes plants avant la plantation. Vous pourrez y installer tous vos semis au printemps. Ils bénéficieront ainsi de la chaleur du tunnel la journée et d’un peu plus la nuit également. Pour les cultures gélives, pensez à les rentrer tout de même si de gros froids sont attendus. Faites la comparaison, mais les plants qui se développent dehors reprennent généralement beaucoup mieux au printemps que celles restées à la maison jusqu’à la plantation. Ces tunnels peuvent donc tout à fait être utilisés en petites pépinières modulables. Pensez simplement à les laisser ouverts par temps ensoleillé.

Vous cherchez une serre mais vous ne savez pas comment choisir? Nous avons rédigé un article sur comment choisir sa serre en comparant les différents types.

Les tunnels nantais : efficaces et modulables 

Les tunnels nantais sont une bonne solution, pas très onéreuse pour remplacer une serre. Il s’agit de petits arceaux en métal que l’on vient installer sur nos planches de cultures. On pourra venir y installer une bâche ou un voile d’hivernage pour créer ce fameux effet de serre tant bénéfique à nos légumes. Il existe plusieurs hauteurs d’arceaux mais généralement, ces tunnels font 50 à 80 cm de haut. Il convient donc très bien à de nombreuses cultures de printemps qui ne prennent pas trop de hauteur. Laitues, épinards, radis et verdurettes s’y plaisent beaucoup au printemps. Les cultures d’été comme les tomates, poivrons, aubergines ou haricots pourront bénéficier également de cette protection pendant leurs premières semaines de croissances. Attention cependant, elles atteignent rapidement le haut du tunnel. 

Si vous n’avez pas d’arceaux, ou que vous souhaitez une largeur ou une hauteur particulière, vous pouvez fabriquer très rapidement vos tunnels sur mesure. Il suffit de vous procurer du tube PVC de plomberie ainsi que quelques fers à béton. Il vous suffit alors de venir planter un fer à béton d’une cinquantaine de centimètres de part et d’autre de votre planche tous les mètres. On vient ensuite emmancher les tubes en plastique qui se plient sans problèmes afin de former des arceaux. Avec cette méthode, vous pouvez donc adapter la taille de vos tubes si vous souhaitez une hauteur ou une largeur particulière. 

Installez vos tunnels 15 jours avant la plantation
Comme on le disait plus haut, la terre prend un peu de temps à se réchauffer au printemps et les tunnels sont une bonne méthode pour y remédier. Installez vos tunnels au moins 15 jours avant la plantation. De cette façon, la terre sera déjà réchauffée au moment de planter. Ce sera encore quelques jours de gagnés !

Les mini serres : rapidité et simplicité

Cette année, nous avons eu la possibilité d’expérimenter des mini serres modulables qu’il suffit de venir poser sur votre zone de cultures. Nous avons reçu des tunnels modulos qu’il suffit de venir installer au-dessus de la culture. Dès qu’on souhaite les déplacer, il suffit de les prendre et de les poser ailleurs. Si de prime abord, on se dit que cette installation peut être compliquée à déplacer, à stocker… au final ils servent quasi en permanence. On les fait passer d’une culture à l’autre selon les besoins.

Nous avons deux tailles de tunnels, en 40 cm de large et en 60. Je conseille plus les seconds qui ont la possibilité d’être aérés par le dessus, ce qui simplifie bien la gestion de la température. Ils permettent d’englober deux à trois rangs de cultures, ce qui reste très intéressant. Nous avons fait plusieurs tests cette année sur différentes cultures. Sur les tomates, ces mini serres nous ont permis de gagner quelques semaines en précocité sur l’apparition des fleurs. Nous avons également fait l’expérience sur une association fraise-ail. Sous mini serre, tout s’est bien développé tandis qu’en pleine terre, le printemps froid et humide a eu raison d’une partie des caïeux d’ail qui ont pourri en terre. J’apprécie beaucoup la simplicité d’utilisation de ce système qui offre ce que l’on attend : une température plus douce pour nos cultures. 

Culture sous tunnel nantais et arrosage 

Si ces mini serres peuvent être très bénéfiques pour nos cultures de mi-saison. Elles demandent également un peu plus d’attention qu’une culture en pleine terre. Comme nous l’avons mentionné, ces mini-serres montent vite en température. Dès les premières journées de grand soleil au printemps, il faudra donc être vigilant : venir les ouvrir dès que le soleil tape et venir les refermer en fin d’après-midi. Idem pour l’arrosage. Si ce dernier n’est pas un problème au printemps dans la majorité des cas, sous serre, il ne pleut pas et sans arrosage, cela peut rapidement devenir le désert. Il faut donc penser à passer arroser régulièrement pour ne pas avoir de déconvenues.  

Si vous êtes souvent chez vous, vous pouvez vous contenter de venir les ouvrir lorsqu’une pluie est annoncée, ainsi, vos légumes en bénéficieront. 

Les tunnels sous voiles : la chaleur et l’eau 

À la place des bâches, vous pouvez également installer des voiles d’hivernage sur vos tunnels nantais. Ces derniers ont l’avantage de vous faire gagner quelques degrés la nuit, qui encore une fois seront très bénéfiques à vos cultures de mi-saison. Un voile type P17 permet de gagner en moyenne 1 à 2°C. Si on reprend l’exemple de nos laitues, à 5°C, elles ne poussent plus, on dit alors que c’est leur zéro de végétation. Si la température descend en dessous, elles ne meurent pas, mais leur pousse est totalement stoppée. Au printemps, lorsque les nuits descendent à 2, 3 voire 4°C, un voile d’hivernage peut suffire à maintenir une croissance constante sur vos cultures.
Autre avantage des voiles : ils laissent passer l’eau. Dans cette condition, plus besoin de penser à l’arrosage, au printemps généralement, la pluie s’en occupe. Attention cependant, une petite pluie passera tout juste à travers, si je vois que la terre est un peu sèche, je viens les ouvrir lorsqu’une pluie fine est annoncée. Ces tunnels ont l’avantage d’être modulables et facilement déplaçables également.  

Gestion des ravageurs plus aisée

Un autre avantage de la culture sous abri est d’éviter une partie des ravageurs. Il s’agit en effet d’une barrière physique qui empêche un certain nombre d’intrusions. Au jardin, les merles et autres volatiles s’en donnent à cœur joie. Gratter la terre à droite, à gauche, tirer un ou deux vers de terre mais ils peuvent également faire des dégâts sur les cultures. Sur les fraises notamment cette année, dès qu’elles virent au rouge, elles disparaissaient. Ce printemps étant humide, j’ai mis ça sur le dos des limaces mais à force d’observer, je me suis rendu compte que les coupables étaient en fait les merles. Avec un tunnel, fini les casse-croûtes du merle et j’ai pu commencer à manger des fraises à mon tour. Les tunnels offrent également une protection contre certains insectes qui iront voir ailleurs, les légumes étant bien à l’abri.

Les tunnels nantais et compagnie sont donc bien utiles au potager pour gagner en précocité et avoir des récoltes avancées. Ils demandent un peu plus d’attention mais ils permettent tout de même de gagner quelques semaines d’avance par rapport aux cultures d’extérieur. Essayez avec une planche témoin et vous vous rendrez rapidement compte de l’avantage de ces protections au potager. 

Bon jardinage 🙂