En permaculture, le mot association revient régulièrement. Ces compagnonnages permettent d’économiser de la place au potager, d’augmenter les rendements, mais aussi de tirer des avantages mutuels de chaque plante. Revenons un peu sur ces dernières, les relations allélopathiques.
Sommaire
Allélopathique, kezako ?!
Une plante allélopathique est une plante qui produit des éléments biochimiques qui vont avoir des répercussions sur les plantes ou la faune qui l’entoure. Ce mot vient du grec “allelo”, qui signifie “l’un ou l’autre” et de “pathos”, la “souffrance”.
Les plantes allélopathiques produisent des alcaloïdes, des flavonoïdes, des acides phénoliques, des quinones et des terpènes. Ces composés chimiques vont avoir des effets sur la faune et la flore qui les entourent. Pour autant, la relation allélopathique entre deux plantes peut tout à fait être négative comme bénéfique. C’est par exemple le cas de la tagète qui limite les dommages des nématodes sur les tomates. De façon générale, une plante allélopathique est un végétal qui va avoir un impact sur son écosystème.
Carotte-oignon : une association allélopathique ?
L’association carotte-oignon au potager est souvent prise comme exemple d’un bénéfice mutuel à cultiver ces deux plantes à côté. Ces deux cultures peuvent être mises à mal par une petite mouche : la mouche de la carotte et la mouche de l’oignon. La première serait repoussée par l’odeur de l’oignon tandis que la seconde n’apprécierait pas la compagnie de la carotte ! Dans les faits ce type d’association n’est pas formellement prouvé et dépend des contextes. On sait cependant que l’ail ou l’oignon ont la capacité de repousser certains ravageurs. En pratique, cette association se développe très bien et permet de densifier nos cultures alors pourquoi ne pas essayer ?
Tomate basilic une association gagnante ?
Cette association aurait plusieurs effets bénéfiques sur les deux cultures. Le basilic repousserait certains parasites de la tomate et les deux plantes auraient un impact positif sur leur croissance respective. En pratique, ces deux cultures se cohabitent assez bien, ont des besoins relativement similaires et surtout, se marient très bien en salade !
Des molécules désherbantes
Dans la nature, de nombreuses plantes rejettent des composés pour prendre le dessus sur les autres plantes. De nombreux arbres émettent des biocides dans le sol, la plupart du temps par la décomposition de leur feuillage à leurs pieds. C’est notamment le cas du noyer qui émet de la juglone, un composé qui nuit à la germination des autres plantes. Le noyer noir par exemple en est un bon exemple. Pas de panique pour autant, les noyers que nous cultivons en Europe en émettent très très peu. Vous pouvez même utiliser les feuilles en paillage au potager sans vous inquiéter. C’est le cas d’autres arbres, par exemple les lauriers sauce qui ont tendance à inhiber la croissance des autres plantes à leur pied.
Les associations gain de place
Dans les faits, lorsque nous faisons des associations au potager, c’est davantage pour densifier nos cultures que pour les symbioses chimiques. Bien sûr, le potager c’est tous les ans des expérimentations. On vous invite donc à tester vos associations et observer celles qui se déroulent le mieux chez vous. En pratiquant un mélange dans vos cultures, vous devriez augmenter vos récoltes. On peut par exemple faire des contres plantations de laitues entre nos pieds de tomates. Les premières bénéficient de l’ombrage des tomates, sans pour autant gêner leur culture. Les associations gain de place sont donc davantage une valeur sûre en comparaison avec les relations allélopathiques.
Vous associez des légumes au potager ? N’hésitez pas à nous en faire part en commentaire !
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