En novembre, le potager demande encore quelques soins avant l’arrivée de l’hiver. Pour finir la saison en beauté et préparer votre jardin pour les mois à venir, voici quelques conseils à suivre. Découvrez comment protéger vos légumes, quels semis effectuer et comment entretenir votre jardin en cette période de l’année.
Semis et plantations : mâche sous abri, oignons en climat doux, fèves, ail, arbre fruitier…
Sommaire
Récoltez les ocas du Pérou en novembre
Ce légume est très intéressant puisqu’il produit un feuillage comestible au goût d’oseille. Il propose également de nombreux tubercules de petite taille que l’on peut manger de nombreuses façons, crus ou cuits ! C’est également un fantastique couvre-sol pour votre jardin-forêt. Il se récolte dès le mois de novembre, même si vous pouvez également laisser les pieds tels quels et venir récolter au fur et à mesure des besoins. Attention cependant aux rongeurs, friands de ce tubercule ! Ainsi, n’hésitez pas à en récolter quelques-uns pour être sûr de pouvoir en replanter l’an prochain, en avril.
Arrosez la serre en novembre !
En hiver, n’oubliez pas d’arroser vos serres et vos potées qui hivernent au garage, sous abris ou dans la véranda. En effet, malgré la dormance apparente, les plantes ont tout de même besoin d’un peu d’eau. Une petite visite tous les quinze jours suffit. Arrosez peu, de préférence en fin de matinée pour profiter des moments les moins froids des journées d’hiver.
Quelques activités à faire en novembre au jardin
Ramassez les feuilles mortes présentes au jardin pour enrichir les zones de production.
Paillez vos artichauts et votre rhubarbe pour les protéger du froid hivernal et les nourrir.
Stockez les cendres que vous pouvez récupérer pour les épandre au jardin en mars/avril.
Rentrez les tuteurs au garage pour augmenter leur durée de vie et les réutiliser l’an prochain.
Repiquez sous serre les laitues d’hiver comme la « Brune d’hiver », que vous récolterez au printemps.
Multipliez vos framboisiers en sortant les rejets au pied de votre plantation.
Coupez vos choux bien pommés au bon moment, ces derniers résistent difficilement à des températures inférieures à -4 degrés. Vous pourrez les conserver en cave. Si vous les laissez dehors, il faudra les éplucher pour enlever les premières feuilles, abîmées par le froid.
Novembre : le bon moment pour amender le potager
En voilà une question difficile à traiter en quelques lignes ! Voici néanmoins quelques astuces pour être sûr que votre sol ne s’appauvrisse pas :
• Pratiquez le compostage à froid, de surface. Vous valoriserez davantage vos déchets, et permettrez à la vie de sol de s’épanouir davantage ! Faites cependant attention aux gastéropodes…
• Ne négligez pas l’apport de déchets carbonés : la tonte, c’est très bien, mais elle nourrit davantage les plantes que le sol ! Pour agrader un sol, vous devez disposer des déchets ayant un rapport C/N au moins supérieur à 30, comme le foin, la paille, les tailles d’arbres et d’arbustes, les feuilles mortes, entre autres. Un bon mélange des matières carbonées et azotées permettra de maintenir une belle fertilité année après année !
• Valorisez tous vos déchets de cuisine au jardin : rendons au sol ce que nous lui avons pris !
• Enfin, garder ce repère en tête : déposez entre 2 et 4 kilos par an et par mètre carré de potager de matière organique sèche. Cette dose permettra de couvrir les besoins nutritifs de vos légumes, tout en agradant le sol continuellement. Cette quantité variera sans doute selon les types de sols, mais vous ne risquez pas grand-chose en gardant en tête ce «principe général»
Lancez une nouvelle zone de culture
C’est la bonne saison pour profiter des journées fraîches et ensoleillées et créer de nouvelles zones de culture ! En fonction de la compaction de votre sol, commencez ou non par passer un coup de grelinette ou de bêche pour décompacter le sol. Ensuite, n’hésitez pas à ajouter toute sorte de matières organiques plus ou moins riches en carbone ! Nous commençons souvent par une couche de déchet de cuisine avant de déposer du foin ou des feuilles mortes : cet aliment de choix pour la vie du sol permet d’obtenir un sol léger et meuble au printemps, prêt à recevoir les semis !
La carotte Chantenay
Voici une variété de carottes de conservation très intéressante à essayer l’an prochain, notamment si vous cultivez sur un sol argileux : cette variété y est adaptée. Elle produit de grosses carottes, bien trapues, et possède de bonnes qualités gustatives ! Si vous avez du mal avec la culture de la carotte en sol argileux, voici quelques conseils pour réussir vos levées.
Les mâches
Le mot mâche renvoie souvent à un terme générique : cette verdure d’hiver que l’on consomme souvent avec une vinaigrette à l’huile de noix… Mais en réalité, il existe différents types de mâches. Et plus précisément deux grands types de mâches cultivées : celle à petites graines, et celles à grosses graines.
- Les mâches à petites graines sont celles que l’on consomme et cultive le plus : ‘Vit’, ‘Coquille de Louviers’. Elles ont des feuilles plus petites, sont souvent spontanées dans nos jardins. Elles sont plus rustiques, mais produisent moins.
- À l’inverse, les mâches à grosses graines sont plus sensibles au froid, mais produisent davantage. Les deux variétés viennent de l’espèce Valerianella olitoria (ou locusta). Elles se complètent finalement : on peut cultiver la mâche à grosses graines une partie de la saison froide, elle est plus précoce et produit davantage, la récolte est plus rapide. Quand la production sera terminée, les mâches à petites graines pourront prendre le relais et assurer de la verdure jusqu’en février !
Offrez un abri aux osmies
Durant l’hiver, vous pouvez vous atteler à la réalisation de nids douillets pour les osmies, les abeilles maçonnes. Elles s’activeront dès la mi-mars, et chercheront des emplacements pour nidifier. Pour permettre à toutes les espèces d’y trouver leur compte, utilisez des tiges creuses d’un diamètre compris entre 3 et 9 mm. N’hésitez pas à faire plusieurs petits fagots dispersés dans le jardin plutôt qu’un seul gros : vous réduirez les risques de maladies, et de prolifération des parasites. Vous pouvez aussi réaliser une haie de Benjes dans lesquelles osmies, insectes en tout genre et petits mammifères trouveront refuge.
Vous êtes intéressé par les abeilles sauvages ? Connaissez-vous le réseau Hortus ? Il s’agit de passionnés de biodiversité qui militent pour accueillir cette faune au jardin. Pour en apprendre plus sur les osmies, rendez-vous sur leur site internet.
Compost : on s’active au mois de novembre!
Novembre, c’est le bon moment pour mettre le pied à l’étrier et s’activer à lancer le tas de compost qui pourra chauffer et être – presque – prêt au printemps. Alors si vous avez prévu de nettoyer quelques zones du jardin, faites un gros tas en respectant à peu près les doses : 1 tiers de matières sèches, pour 2 tiers de matières humides, ou même moitié/moitié, ça marche aussi. Dans tous les cas, évitez de mettre trop de matières humides, vertes, qui vont putréfier et donner un mauvais compost… Pour un bon compost, il faut de l’air !
En novembre, mettez les voiles !
1 à 2°C supplémentaires. C’est la différence de température que peut offrir un voile de forçage P17. Vous vous assurez ainsi un petit gain thermique non négligeable : deux degrés suffisent parfois à maintenir certaines plantes en croissance. Ils permettront donc à des mâches, des laitues, et autres verdures de continuer à croître, même au cœur de l’hiver.
Si vous avez des voiles, n’hésitez pas à les utiliser. Et sous serre, c’est nettement plus simple : pas de vent, pas de pluie. Ils durent très longtemps s’ils sont bien entretenus.
Perce-oreille très maternant
Vous le reconnaissez très certainement, le perce-oreille (ou forficule) est un insecte assez commun que l’on rencontre au jardin. C’est un fantastique auxiliaire qui mange des pucerons, des acariens, de jeunes chenilles et autres larves d’insectes. Le perce-oreille est actif la nuit, c’est là qu’il chasse. L’avantage est qu’à ces heures, les fourmis qui défendent parfois les pucerons sont au repos (Blaise Leclerc – Stop aux ravageurs dans mon jardin, Terre Vivante, 2016).
Quant à son côté maternel, l’association Les jardins de Noé nous apprend que la femelle perce oreille pond 50 à 70 œufs en automne sous les écorces ou dans le sol. Elle surveille ses œufs, les nettoie pour les débarrasser des moisissures, les retourne, les regroupe et peut même les déplacer pour leur éviter des variations de température et d’humidité ! Ce petit insecte lucifuge (qui fuit la
lumière) s’abrite sous des tas de feuilles mortes, dans de vieilles souches, ou des pierres. Vous pouvez lui faire comme abri un pot en terre cuite retourné, rempli de feuilles et/ou de paille. Il
faudra de préférence le surélever.
Récolter les nèfles
Et après les gelées, s’il vous plaît ! En effet, ce fruit est bien meilleur une fois que les gelées sont passées dessus. On dit alors qu’il est ‘blet’. Mais on peut les récolter avant les gelées, pour les conserver plus longtemps. Le néflier est un super fruitier, adapté aux modifications du climat, car il fleurit assez tard, généralement courant mai. Il échappe ainsi aux gelées tardives. Son seul défaut ? Ses fruits ne se conservent pas trop. Mais quel délice, à consommer directement avec une petite cuillère.
Habiller le pied des arbres
Et si l’on habillait le pied de nos arbres avec des fleurs ? L’effet obtenu est très intéressant… Et si les plantes que vous cultivez sont vivaces et ont un développement aérien suffisamment important, vous n’aurez plus besoin de tondre.
Parmi ces plantes qui s’adaptent à ces endroits, le choix est large ! Mais, selon les types de sols tout
ne se plaira pas. Voici quelques plantes à installer aux pieds de vos arbres : crocus, perce-neige, sarriette, bruyère, lamier, pulmonaire, muscaris, consoude, aster, jacinthe, lupin, pervenche, ancolie, aspérule, géranium vivace, sedum, épimédium, cyclamen et autres bulbes…
Ne vous privez pas de végétaliser le pied de vos arbres, vous ne le regretterez pas !
Créer une guilde
En tant qu’amateur de permaculture, vous avez peut-être déjà entendu parler des guildes, ces associations de plantes, pérennes et annuelles. Ces plantes se complètent, s’entraident, coopèrent entres elles. Pour vous familiariser avec cette pratique, voici une suggestion de guilde proposée par Lyneham Commons, à mettre en place chez vous : figuier, panais, origan, thym, goji, chicorées/laitues, pourpier et achillée millefeuille.
Il est possible d’interchanger certaines de ces plantes (remplacer le thym par du romarin par exemple) ou d’ajouter des plantes couvre-sol. Pensez à bien respecter l’orientation des végétaux : figuier au centre, goji et thym au sud, achillée et origan sur les flancs est ou ouest, panais au nord/nord-est ou ouest, … Le panais et le figuier n’apprécient pas spécialement d’avoir trop d’azote, c’est pour cette raison que cette guilde ne possède pas de plante fixatrice d’azote. Panais, achillée, thym et origan éloignent les ravageurs grâce à leur odeur.
La guilde attire bon nombre d’insectes auxiliaires, notamment grâce à la présence de l’achillée et du panais si vous le laissez en partie monter en graines. Par ailleurs, le figuier appréciera les apports de potassium. Ce dernier est rendu biodisponible par la taille du goji, de l’origan et du pourpier d’été si vous avez pu en intégrer. On pourra également planter quelques consoudes, au nord du figuier, qui rempliront ce rôle à merveille.
Enfin, les chicorées ou les laitues pourront être laissées tranquilles la première année . Les milliers de graines produites seront alors dispersées sur tout le sol autour du figuier, et on pourra ainsi les cultiver en plantes perpétuelles. Après quelques années, il sera possible de venir introduire une vigne au pied du figuier.
« À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine » …
Vous connaissez l’expression ! Elle fait non pas référence à la plantation d’arbres, mais aux boutures. Les Catherine sont fêtées le 25 novembre de chaque année. Ainsi, novembre est le mois idéal pour réaliser de nombreuses boutures ligneuses, aoûtées. D’où l’utilisation du mot bois dans l’expression ! Prélevez des tiges de 15 à 30 cm de long selon les plantes, avec des bourgeons, et disposez-les dans un substrat drainant au nord d’un bâtiment.
Quelques exemples de plantes à bouturer : vignes, cassis, groseilles, laurier sauce, sureau, figuiers, rosiers, fuchsia, buis, hortensia, caryoptéris, noisetier, romarin, thym, …
Vous pouvez trouver d’autres conseils de saisons dans les travaux de saison du magazine. Bon mois de novembre au potager 😊
Vous souhaitez plus d’informations, de travaux à faire et de semis à ne pas oublier ? Consultez tous nos articles sur les calendriers de permaculture mois par mois !
0 commentaires