Avec le mois de mai arrive souvent les premières chaleurs et dès les saints de glaces passées, vous pouvez venir implanter toutes vos cultures au potager. Une fois les plantations effectuées, le plus gros du travail de l’année est effectué au potager. Il faudra cependant penser à bien pailler les cultures en place, et arroser régulièrement en fonction de la météo.
Les semis et plantations du mois de mai :
Laitue, betterave, haricot, choux, aromatiques, courges, courgette, concombre, radis, pastèque, carotte, tétragone cornue, physalis, chou-rave, navet, aubergine, artichaut, blette, céleris, choux, fenouil, maïs, melon, navet, poireau, patate douce, panais, pomme de terre, tomate, poivron, entre autres !
Pour les cultures d’été, vous pouvez attendre les saints de glaces ou plus regarder la météo : si une période chaude est prévue dès début mai, vous pouvez y aller !
Sommaire
En mai, plantez ce qu’il vous plaît !
La belle saison et la fin des saints de glaces, c’est l’occasion de se faire plaisir avec des plantes atypiques, comme certaines plantes exotiques, la citronnelle de Madagascar, le kiwano, les patates douces… !
Friandise à découvrir
Pas besoin d’être dans le sud de la France pour avoir de bonnes pastèques ! La pastèque à chair jaune Early moon beam réussi particulièrement bien dans les climats moins chauds, et offre une chair délicieuse et très sucrée ! Cette variété provient de la variété Yellow Doll, mais non-hybridée
Tomates et basilic
L’association tomate/basilic est bien connue. Le basilic va capter les rayons solaires que la tomate ne va pas exploiter, ce qui va augmenter la photosynthèse et donc la production totale de la zone de culture.
Le basilic sera planté de préférence vers l’extérieur du rang de tomates et non pas au milieu. Ainsi, il ne se retrouvera pas étouffé par les plants de tomates qui prennent de belles dimensions et cela vous facilitera les récoltes !
Au-delà des potentiels effets allélopathiques entre ces deux plantes, cette association permet de récolter rapidement de quoi faire une bonne petite salade estivale.
Plantez des laitues
Planter des laitues en mini-motte permet d’obtenir des salades facilement, rapidement, tout en prenant moins de risque de se faire attaquer par les gastéropodes ! Humidifiez les mottes, et plantez-les. Elles doivent affleurer à la surface de la terre, pour que la laitue pomme bien. Le collet ne doit surtout pas être enterré.
Des semis tous les 20 jours permettent d’étaler les récoltes. Pour la période d’été, on peut également se diriger vers d’autres verdures, comme l’épinard du Caucase qui est vivace, l’épinard de Nouvelle-Zélande, ou récolter des adventices comme le pourpier.
Précoces et gourmandes
Ce sont les mots qui nous viennent en premier lorsque l’on parle des baies de mai. Peut-être les connaissez-vous sous le nom de ‘camérise’?
Quoi qu’il en soit, ne vous privez pas : cultivez cet arbuste à la production de fruits très précoce, courant mai/juin. Vous pourrez les déguster frais ou transformés. Côté rusticité, les fleurs résistent facilement à des températures négatives, la plante résiste au moins à -30 degrés : tout pour plaire !
Des idées de variétés ? Dirigez-vous vers des variétés canadiennes, elles sont meilleures que les variétés russes. Actuellement, les nouvelles variétés les plus intéressantes sont ‘Boreal Blizzard’ et ‘Boreal Beauty’. Leur fructification est plus importante et les fruits sont plus gros. On peut compléter avec des variétés plus précoces que ces deux tardives, comme toutes les variétés qui commencent par Indigo : ‘Indigo Yum’, ‘Indigo Treat’, ‘Indigo Gem’. Mais elles ne se polliniseront pas entre elles, il faudra des pollinisateurs comme ‘Aurora’, ‘Honey Bee’, ‘Berry Blue’, ‘Vostorg’. Un plant suffira.
Pour une bonne pollinisation, nous vous recommandons donc de vous procurer au moins 3 plants. Pour plus d’informations, contactez la pépinière «La camérise» dans le Morvan.
Planter ses tomates en travers : avez-vous déjà essayé ?
En plantant vos tomates profondément, ou en diagonale, vous enfoncez davantage la tige. La tomate ayant cette particularité de développer de nouvelles racines sur sa tige, vous aurez des plants plus enracinés. Du moins en théorie, vous allez voir en dessous pourquoi on ne conseille pas spécialement de faire comme ça.
L’été dernier, nous avons publié un numéro spécial sur les maladies de la tomate avec Dominique Blancard, chercheur à l’INRAE et spécialisé dans les pathologies de la tomate. Selon lui, il faudrait arrêter d’enterrer les tomates en profondeur. Enterrer le collet de la plante augmente le risque de maladies cryptogamiques comme le mildiou ou le botrytis. Par ailleurs, plus on descend en profondeur, plus le sol est froid au printemps et donc moins accueillant pour nos tomates. La saison dernière, nous n’avons pas enterré nos plants en profondeur et les récoltes ont été au rendez-vous. Cette pratique remonterait à des croyances des maraichers serristes du sud-ouest, sans réel fondement. Si les professionnels n’enterrent pas les plants de tomates en profondeur, de nombreux jardiniers ont gardé cette habitude. Si vous souhaitez en savoir plus sur les maladies de la tomate, je vous invite à aller lire cet article. À méditer !
D’autres activités à faire en mai
• Déposez de la consoude, des orties, ou à défaut de la tonte au pied de vos plantations gourmandes.
• Coupez les rejets naissants aux pieds de vos fruitiers, comme les pruniers.
• Récoltez en juin les herbes de la Saint-Jean : millepertuis, sauge, lierre terrestre, camomille, grande marguerite, armoise, achillée…
• Détendez-vous si votre pêcher a la cloque : nous avons tendance à stresser dès lors que la moindre feuille est atteinte. En réalité, cela ne pose pas beaucoup de problèmes à l’arbre tant que l’on ne dépasse pas 15/20% de feuilles atteintes. Pour lutter en douceur : augmenter la biodiversité sur votre verger, et choisissez des variétés adaptées comme ‘Charles Roux’ ou ‘Amsden’.
• Laissez les légumes encore présents monter en graines : de futures semences et un geste pour les insectes.
• Préparez une cuve d’eau près de la cuisine pour conserver les eaux de cuisson (non salées) afin d’arroser vos plantes !
Moins tondre le verger
La prairie qui se développe dans un verger peut consommer la moitié de l’eau, et de l’azote disponible durant la saison. Et en tondant, c’est encore pire : l’herbe repousse, et reconsomme énormément de ressources. Alors qu’une fois leur cycle terminé, ces plantes consomment beaucoup moins d’eau : elles ont accompli leur mission de reproduction. Ainsi, une prairie haute en été consommera moins d’eau qu’une prairie tondue en permanence.
De plus, en tondant, vous favorisez un tassement du sol, car les racines ne descendent plus profondément et restent en surface. Ainsi, voici notre suggestion si vos arbres ont déjà quelques années : tondez simplement de beaux chemins, laissez la prairie tranquille, et fauchez-la en automne, quand toutes les plantes auront pu monter en graines. Laissez tout de même quelques zones vierges pour que les insectes puissent passer l’hiver. Un fauchage en mars est également intéressant.
Vous y gagnerez assurément :
• les fleurs sauvages auront attiré beaucoup d’insectes, qui participent à la régulation de votre écosystème : moins de maladies sur les fruitiers.
• moins de tondeuse, c’est moins d’essence consommée, et plus de tranquillité !
Pour le reste, au pied des arbres, vous pouvez installer des couvre-sols peu gourmands en eau, mais bien couvrants, comme la sarriette que nous testons actuellement : elle se disperse très rapidement et ne consomme que très peu d’eau. D’autres plantes peuvent être utilisées, comme la consoude, la tanaisie, l’achillée, entre autres...
Préparez votre hiver
N’oubliez pas de commencer à préparer vos récoltes d’automne et d’hiver !
De nombreuses cultures se planifient dès maintenant, notamment les carottes, les betteraves… Nous préférons les semer ou préparer leur semis courant mai/juin, ainsi le sol est couvert durant l’été, et les jeunes plants résisteront mieux à la violence du soleil d’été et à l’assèchement du sol en surface…!
N’oubliez pas non plus, mi-juin, de semer vos choux d’automne/hiver : choux cabus, de Milan, chou rouge, chou-fleur, chou kale… Mettez-vous un rappel dès ce mois-ci 😉
Haltes aux ravageurs de la patate
Vérifiez la présence de larves de doryphore sur les pommes de terre : c’est le moment d’empêcher l’invasion !
Sur ce type de ravageurs, il vaut mieux agir en amont : dès que les premiers adultes apparaissent sur vos plants de pommes de terre, venez les supprimer un à un. Pour endiguer l’invasion et que les patates ne soient ravagées, il faut intervenir dès les premières générations.
Si vous laissez ces dernières se développer, vous risquez d’être rapidement débordé !
Paillez !
Il est intéressant de pailler vos planches au potager, en juin au plus tard. Le paillage permet de protéger le sol de la chaleur et des rayons directs du soleil. Il permet de limiter l’évaporation et de conserver la fraicheur du sol. Enfin, dernier avantage, il nourrit le sol en se dégradant.
Vous souhaitez plus d’informations, de travaux à faire et de semis à ne pas oublier ? Consultez tous nos articles sur les calendriers de permaculture mois par mois !
Bonjour. Je mets en terre mes tomates « en travers » – presque horizontalement – depuis toujours, car ma terre cailloux n’est pas simple à creuser, et c’est plus simple d’y creuser un sillon qu’un trou. Au fond: des orties, autour: basilic -souci-oeillet d’Inde. Les racines sont ainsi toutes à 20cm (facile à mesurer car c’est l’empan moyen d’une main) de la surface et l’arrosage peut être moins abondant. Paillage bien sûr. En outre, avant de replanter, j’effeuille un maximum, je laisse cicatriser 2 jours, puis je mets ainsi en terre une longueur maximale: les zyeux produiront abondance de racines. Un peu de patience, le temps qu’elles s’étendent, mais ensuite plant costaud garanti. Pratique aussi en jardinière!
Marie-Anne